La Tanzanie a sollicité la Banque africaine de développement (BAD) pour financer une centrale hydroélectrique de 2 100 mégawatts (MW) sur un site classé patrimoine mondial de l’UNESCO et célèbre pour sa population animale unique, malgré les protestations des écologistes.
La Tanzanie, troisième économie d’Afrique de l’Est, veut construire un projet hydroélectrique d’envergure sur un site classé. Le pays considère que le projet de la gorge de Stiegler, d’une capacité de 2100 MW, dans la réserve de Selous, classée par l’UNESCO, est essentiel pour diversifier son bouquet énergétique et mettre fin aux pénuries chroniques d’électricité dans le pays. Le projet ferait plus que doubler la capacité de production d’électricité du pays. Mais les critiques tablent sur une difficile obtention de ce financement du fait de la pression exercée par les écologistes. Ces derniers estiment que la construction d’un barrage sur une rivière importante qui traverse la réserve de Selous pourrait affecter la faune et ses habitats en aval. Couvrant 50.000 kilomètres carrés, la réserve de Selous est l’une des plus grandes zones protégées en Afrique, selon l’UNESCO. Elle est connue pour ses éléphants, rhinocéros noirs et girafes, parmi beaucoup d’autres espèces.
Un projet voulu par le président John Magufuli
C’est en août que le gouvernement a lancé un appel d’offres pour le projet Stiegler’s Gorge et espère que les travaux de construction débuteront dès juillet. Le ministre Tanzanien des Finances et de la Planification, Philip Mpango, a déclaré samedi dans un communiqué rapporté par Reuters que le président John Magufuli – qui soutient personnellement le projet – a fait une demande de financement auprès du président de la BAD, Akinwumi Adesina, lors d’un entretien dans la capitale administrative de la Tanzanie, Dodoma. La BAD a confirmé son examen de cette demande du président Tanzanien Magufuli, mais n’a pas précisé le coût du projet. «Le président Magufuli est très engagé pour s’assurer que le pays s’industrialise, ce qui serait impossible sans l’accès à l’électricité», a déclaré le président de la BAD, à la presse, ce samedi 29 avril. « Le président est très désireux de nous parler du projet Stiegler’s Gorge. (…) Nous allons examiner cela avec lui et le gouvernement, mais nous sommes également prêts à examiner d’autres sources alternatives d’énergie», a -t-il ajouté.Akinwumi Adesina a aussi annoncé que l’institution africaine prévoit de travailler avec le gouvernement tanzanien pour développer des projets énergétiques intégrés avec le secteur privé. Le ministre Tanzanien des Finances et de la Planification a précisé que la troisième économie de l’Afrique de l’Est a sollicité un prêt de 200 millions de dollars de la BAD pour construire un nouvel aéroport à Dodoma et un financement supplémentaire pour la construction de routes.