Le Kremlin et la place Rouge, Moscou (1990)
S’il y a un site sur la liste russe de l’Unesco qui se passe de présentations, c’est celui-ci. L’adresse la plus célèbre de Russie ne déçoit pas, avec ses portails majestueux, ses dômes aériens, ses symboles ornementés et son légendaire clocher. Centre du pouvoir en Russie du XIIIe siècle à la fondation de Saint-Pétersbourg au début du XVIIIe siècle, le Kremlin était un centre religieux de premier plan et la résidence du Grand Prince de Russie.
La plupart des bâtiments ont été construits par une association d’architectes locaux et étrangers du XIVe au XVIIe siècle, et étaient conçus pour être imposants. Ils le sont toujours aujourd’hui. Le site est si densément semé de merveilles architecturales, historiques et religieuses qu’il est difficile de le visiter en une journée, même si nombreux sont ceux qui s’y essaient.
La Cathédrale Saint-Basile, qui domine la place Rouge, est la carte de visite de la Russie, avec ses bulbes tourbillonnants se dressant vers le ciel, et qui devaient représenter un feu de joie. Ivan le Terrible ordonna au milieu des années 1500 la construction de ce qui fut pendant un temps le plus haut bâtiment de Moscou pour célébrer ses victoires militaires contre Astrakhan et Kazan. La place Rouge sépare les bâtiments du Kremlin du reste de la ville. Elle est considérée comme la place centrale de Moscou, car toutes les anciennes routes principales de la ville y convergent en rayons.
L’Eglise de l’Annonciation fut construite à la fin du XVe siècle et devait être une chapelle privée pour le Tsar. Elle fut construite par des architectes russes, et a donc un style différent des deux autres grandes églises du Kremlin, qui furent conçues par des italiens. Elle arbore une façade de calcaire blanc et neuf dômes dorés.
La Cathédrale de la Dormition, consacrée en 1479, était le lieu du couronnement des Tsars russes de 1547 à 1896. Nombre de grandes figures religieuses de l’Eglise orthodoxe y sont enterrées. La Cathédrale de l’Archange Saint-Michel fut achevée en 1508, et était le site de commémoration des victoires militaires, et l’endroit où les Tsars et les Grand Princes russes étaient enterrés jusqu’à Pierre le Grand.
Parmi les nombreux autres sites historiques, on peut citer le Clocher d’Ivan le Grand, considéré comme le point central de Moscou, le Grand Palais du Kremlin, dans lequel se trouve l’Eglise de la Nativité de la Vierge et le Palais Terem, ainsi que le Palais des Armures et l’Arsenal.
Ensemble architectural de la Laure de la Trinité-Saint-Serge, Serguiev Possad (1993)
Situé à environ 70 kilomètres au nord-est de Moscou, sur la route de Iaroslavl, Serguiev Possad a été inclus sur la liste de l’Unesco en tant qu’exemple de premier choix de monastère en activité. L’église principale de l’endroit, la Cathédrale de l’Assomption, abrite la tombe de Boris Godounov, le premier tsar à ne pas descendre de Riourik, dont la mort en 1605 précipita l’Ere des Troubles, une période de chaos national. C’est également ici que se trouve « La Trinité », peut-être la plus célèbre des icônes peintes par Andreï Roublev, et le porte-étendard de l’iconographie de la foi orthodoxe toute entière.
Fondé à l’origine dans les années 1330, les structures actuelles du monastère ont été construites du XVe au XVIIIe siècle et présentent beaucoup de caractéristiques militaires typiques de cette époque. Serguiev Possad devint partie intégrante du système de défense régional de Moscou avec l’ajout de fortifications construites au milieu des années 1500.
Eglise de l’Ascension, Kolomenskoïe (1994)
Cette église a été construite près de Moscou dans un domaine appartenant au Tsar en 1532 (largement à l’intérieur des frontières du Moscou actuel) pour célébrer la naissance du prince qui deviendrait célèbre sous le nom d’Ivan le Terrible. Si elle peut laisser indifférent le visiteur inattentif aujourd’hui, à son époque, elle était révolutionnaire : c’était la première structure religieuse à toit pointu à être construite en pierre en Russie, et elle eut un impact énorme sur le développement de l’architecture orthodoxe, donnant naissance aux premiers éléments d’un style national.
Cette église, avec son dôme unique, marquait un tournant majeur par rapport aux églises habituelles, possédant cinq dômes sur quatre piliers. Les murs font plusieurs mètres d’épaisseur, mais le haut plafond donne à la cathédrale une apparence spacieuse.
Ensemble du Couvent de Novodievitchy (2004)
Construit dans le style baroque moscovite aux XVIe et XVIIe siècles au sud-ouest de Moscou, ce monastère s’inscrivait dans une série de constructions similaires placées de façon stratégique, formant des bastions destinés à protéger Moscou contre les incursions étrangères.
Fondé dans les années 1520 par le Grand-Duc Vassili III pour célébrer le retour de Smolensk au sein de la Russie, l’intérieur du couvent est remarquable par ses fresques ornementées, qui sont considérées comme faisant partie des plus belles de la ville. Beaucoup d’églises s’y trouvent, mais la Cathédrale Smolensky et ses cinq dômes, construite en 1524-1525, est la plus célèbre. Son clocher de 72 mètres était la plus haute construction de Moscou au XVIIIe siècle.
Le couvent joua un rôle dans nombre d’œuvres majeures de Léon Tolstoï, et est également célèbre pour avoir été le théâtre d’un fiasco napoléonien durant la guerre de 1812, lorsque Napoléon essaya sans succès de faire exploser le couvent. Jusqu’en 1917, les lieux servaient également de résidence secondaire pour les tsars, et étaient utilisés par les femmes de la famille impériale.
Beaucoup de leurs amis proches sont enterrés dans son cimetière. Aujourd’hui, ce cimetière est la dernière demeure de nombreuses personnalités majeures de l’histoire russe, comme Anton Tchékhov, Lioubov Orlova, Sergueï Eisenstein, Nikita Khrouchtchev, Zoïa Kosmodemyanskaya, Mikhaïl Boulgakov, Youri Nikouline et Boris Eltsine.
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