Les premières compensations financières des traumatisés et endeuillés de Nice auront lieu « dès la fin de la semaine prochaine », selon Juliette Méadel, la secrétaire d’État aux Victimes.
Après la douleur et les larmes, le temps de l’indemnisation. Les premières compensations financières des victimes de l’attentat de Nice, où 84 personnes sont mortes, 202 ont été blessées et de nombreuses autres choquées, auront lieu « dès la fin de la semaine prochaine », selon la secrétaire d’État aux Victimes, Juliette Méadel.
C’est le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et autres infractions (FGTI) qui est en charge des indemnisations. Le FGTI, créé en 1986, alors que la France connaissait une vague d’actes de terrorisme liés à la situation au Proche-Orient, dispose d’une réserve de 1,3 milliard d’euros, selon Juliette Méadel. Environ 300 à 350 millions seront prélevés pour les attaques du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, estimait ce fonds au mois de mai.
Des associations craignent que pour les victimes de Nice, l’indemnisation ressemble à un parcours du combattant. À Nice, des milliers de personnes étaient présentes sur la Promenade des Anglais jeudi soir, lorsque le tueur a fauché au volant de son camion des centaines d’entre elles. Elles ont potentiellement pu être ébranlées par le carnage. La difficulté sera de faire la preuve de leur présence ce soir-là, et donc du lien avec le traumatisme.
Faire établir le préjudice : pas si simple !
La secrétaire d’État aux Victimes se veut rassurante : elles pourront notamment faire établir leur « préjudice » par un « examen psychiatrique » ou au moyen d’un « dépôt de plainte » dans un commissariat. Les victimes étrangères sont également concernées. « Ça va être le bazar, surtout pour les victimes psychologiques », prédit Caroline Langlade. La vice-présidente de l’organisation « Life for Paris » pointe, huit mois après les attaques djihadistes du 13 novembre qui ont fait 130 morts, une importante différence de traitement entre d’un côté les blessés et les familles des défunts et de l’autre les personnes traumatisées, qui sont moins bien prises en charge, selon elle.
Dans cette seconde catégorie, une distinction s’est aussi faite entre les spectateurs du Bataclan, qui « ont pu justifier de leur présence grâce à leur place de concert », et les personnes présentes sur les terrasses de cafés et restaurants parisiens ou au Stade de France, pour qui ça a été beaucoup plus compliqué.
Autre inquiétude : le FGTI aura-t-il les moyens de verser des compensations à un nombre aussi important de victimes ?
Certaines indemnisations peuvent monter à « des dizaines de millions d’euros », expliquait en mai Guillaume Clerc, du FGTI. « D’une manière ou d’une autre, si c’est nécessaire, l’État sera présent. Ce n’est pas un sujet de préoccupation », promet Juliette Méadel.
avec estrepublicain