L’annonce officielle par le gouvernement de son intention de céder 20% des parts qu’il détient dans le capital de la Société Ivoirienne de Banque, suscite un grand engouement chez plusieurs investisseurs. « Nous attendions cela depuis très longtemps. J’ai déjà réservé jusqu’à 200 titres pour environ 2 800 000 FCFA », a confié l’un d’entre eux, en gardant l’anonymat.
On apprend aussi que plusieurs investisseurs ayant des placements sur d’autres actifs bancaires, sont en train de réduire leurs positions afin de pouvoir se positionner sur les actions de la SIB. Une raison qui peut expliquer les replis qu’ont connus les actions de certaines des banques du groupe Bank of Africa qui dominent sur la BRVM.
Avec un cours moyen de l’action à 100 000 FCFA dans le segment banque du marché financier régional de l’UEMOA, l’offre des titres à 14 000 FCFA chacun, a de quoi attirer de nombreux investisseurs, en quête de plus-values. La banque qui occupe la troisième place du secteur en Côte d’Ivoire et affiche de fortes ambitions de performances positives.
Elle prévoit ainsi une croissance soutenue de son bénéfice net entre 2016 et 2020 avec un pic à 24 milliards de FCFA au terme de la période de référence. Pour une personne qui investit actuellement sur le titre et le cède au même prix (14 000 FCFA) en 2020, le taux de rendement interne (TRI) de base pour chaque action sera de 14%, conformément aux projections de résultats nets présentées par le groupe au moment de l’annonce.
Partant des même fondamentaux, si on définit ce TRI comme le minimum auquel les investisseurs devraient s’attendre et qu’on le combine avec les estimations de progression moyenne du résultat net qui sont 10,2%, le cours de l’action devrait atteindre une valeur optimale de 42631 FCFA d’ici 2020. Ainsi son spread (écart entre la valeur de l’offre et son niveau optimal de croissance) de progression sur la période, serait de près de 304% !
Mais pour cela, il faudrait que la totalité du bénéfice net soit distribué et qu’il n’y ait pas d’augmentation de capital par distribution de nouvelles actions. Aussi, il faudrait que beaucoup d’indicateurs restent en l’état. Notamment, la banque devra continuer de maitriser son coefficient d’exploitation (le volume des charges qu’il faut pour réaliser une marge d’exploitation positive) et maintenir le rythme de croissance de ses différents revenus.
Ce dernier devrait s’améliorer en valeur relative, mais davantage dans un contexte de progression attendue de son produit net bancaire (PNB). Sur la base des mêmes estimations, les charges d’exploitation devrait continuer elle de progresser partant de 23 milliards de FCFA en 2016 à près de 31 milliards de FCFA en 2020. Toute pression sur le produit net bancaire et donc la trésorerie disponible, devra être surveillée de près par les investisseurs.
Le secteur bancaire fait preuve d’un important dynamisme sur la BRVM. L’arrivée de SIB sur ce marché intervient quelques temps après l’introduction de Bank of Africa Mali. Les groupes Versus Bank et NSIA Bank y sont également attendus.
Pour sa part, Ecobank a lancé, en partenariat avec le Proparco, un véhicule de placement, garantissant le capital et aussi les rendements sur une période de 6 ans.
Avec Agence Ecofin