Après bientôt deux décennies de croissance ininterrompue, favorisée par le boom économique enregistré dans la région, l’industrie des assurances en Afrique subsaharienne risque de subir de plein fouet les contrecoups de plusieurs chocs conjoncturels dont la chute des cours des matières premières et les incertitudes politiques liées aux élections prévues dans pas moins de 15 pays du continent, selon un rapport publié le 12 juillet par l’agence de notation AM Best.
«La baisse des prix des produits de base, les incertitudes politiques, le ralentissement de l’activité économique en Chine et l’impact du resserrement de la politique monétaire américaine risquent d’assombrir les perspectives de croissance du secteur des assurances en Afrique subsaharienne», a précisé l’agence dans son rapport.
AM Best, qui s’est spécialisée dans la notation des compagnies d’assurance, se réfère dans ce cadre à la dernière édition de l’étude sigma de Swiss Re sur l’assurance dans le monde, qui a estimé que le marché africain des assurances s’est déjà contracté de 8,5% l’an passé, pour s’établir à 64,1 milliards de dollars.
Citant des données publiées récrément par la Banque mondiale, l’agence de notation rappelle que la croissance du PIB de l’Afrique subsaharienne a ralenti à 3% en 2015, contre 4,5% l’année en 2014 et une moyenne de 6,8% enregistrée entre 2008 et 2013.
«Les craintes resurgissent et la plupart des progrès réalisés pourraient être anéantis. Le continent pourrait retourner à la sombre époque qui a précédé l’an 2000 quand il était englué dans une crise de la dette, des conflits, une pauvreté extrême, une forte inflation et une corruption massive», a-t-elle indiqué.
AM Best estime, par ailleurs, que les volumes des primes générés dans certains secteurs d’activité économique tels que l’immobilier et le BTP devraient chuter en raison du gel ou de l’annulation de nombreux projets d’infrastructures.
L’agence s’attend cependant à ce que le secteur des assurances reste attractif pour les investisseurs étrangers durant les années à venir, en raison notamment des faibles taux de pénétration enregistrés dans la région et de l’amélioration continue des réglementations.
Avec Agence Ecofin