A quelques semaines de l’ouverture des JO de Rio, le fléau du dopage hante plus que jamais le monde du sport. Dernière affaire en date : la suspension, pour les prochaines Olympiades, de la fédération russe, dont nombre d’athlètes sont suspectés d’avoir profité d’un système de dopage institutionnalisé à Sotchi. Mais savez-vous seulement que nombre des produits dopants incriminés sont (presque) à la portée de tous ? Capital.fr a fait le point avec l’aide de l’Agence française de lutte contre le dopage
abolisants (détectés dans 32% des cas de dopage, selon les statistiques françaises de 2015)
Produits à partir d’hormones naturelles, comme la testostérone, les anabolisants ont la vertu de renforcer la capacité musculaire. Seuls quelques anabolisants peuvent être prescrits sur ordonnance, et ce dans des cas très précis (personnes âgées, souffrant de maladies hormonales…). « Ces produits sont toutefois accessibles très facilement sur internet pour qui en cherche », déplore Xavier Bigard, conseiller scientifique du président de l’Agence française de lutte contre le dopage.
Glucocorticoïdes (détectés dans 21% des cas de dopage)
Ces anti-inflammatoires, qui permettent de lever les inflammations et facilitent la récupération, sont parmi les substances les plus répandues dans les cas de dopage. Disponibles sur ordonnance, ils sont aussi les plus facilement accessibles pour tout un chacun. Vous en avez certainement dans votre pharmacie…
Diurétiques et agents masquants (détectés dans 16% des cas de dopage)
A défaut d’être dopants, ces produits augmentent la production des urines et facilitent l’élimination de substances actives permettant d’effacer la présence de substances illicites. Souvent prescrits pour les personnes souffrant d’hypertension, ils ne sont toutefois pas facilement accessibles pour monsieur tout le monde.
Stimulants (détectés dans 11% des cas de dopage)
Ces produits qui stimulent le système nerveux et éliminent les graisses, se retrouvent dans nombre de compléments alimentaires. Comme beaucoup de sportifs, vous en avez peut-être ingurgité sans même le savoir…
Cannabinoïdes (détectés dans 7% des cas de dopage)
Ces substances, dont le chef de file est le cannabis, agissent avant tout comme des relaxants et anti-stress. Non disponibles à la vente, elles restent toutefois largement accessibles au marché noir… A noter qu’elles peuvent évidemment se révéler contre-productives dans de nombreuses disciplines sportives.
Hormones peptidiques – dont l’EPO – (détectés dans 8% des cas de dopage)
L’érythropoïétine (EPO) est une hormone naturelle qui stimule la production de globules rouges. Elle augmente ainsi les capacités de récupération. Les médicaments contenant cette substance ne sont prescrits que dans de très rares cas : insuffisance rénale pour l’EPO, déclenchement de grossesses pour d’autres substances…
Bêta-2 agonistes (détectés dans 3% des cas de dopage)
Ces substances peuvent être utilisées par les sportifs dans le but d’augmenter la masse musculaire : leur absorption autorisée par inhalation, est en revanche interdite par voix orale, « les effets étant alors 20 à 30% plus puissants », précise Xavier Bigard de l’Agence française de lutte contre le dopage. Au quotidien, ces produits sont essentiellement prescrits pour les personnes asthmatiques.
Narcotiques (détectés dans 4% des cas de dopage)
On les retrouve dans tous les morphiniques, médicaments essentiellement prescrits pour soulager les très grosses douleurs (post-traumatiques, cancéreuses…)
Antagonistes et modulateurs hormonaux (détectés dans 4% des cas de dopage)
Ces substances sont contenues dans des médicaments aux indications très précises et qu’on ne retrouve pas souvent dans les pharmacies familiales. Associées aux anabolisants, elles peuvent avoir des effets sur la masse musculaire ou, dans certains cas, améliorer l’endurance.
Bêta-bloquants (détectés dans 1% des cas de dopage)
Interdits pour les sports de précision (tir à l’arc, golf…) ces produits sont utilisés comme des anti-stress. Disponibles sur ordonnance, ils sont essentiellement prescrits dans des cas d’hypertension ou de séquelles d’accident cardiaque.
avec capital.fr