Le Président français entreprend une tournée africaine à partir du 1er juillet 2015, respectivement au Bénin, en Angola et au Cameroun. Pendant trois jours, François Hollande et sa délégation vont sillonner ces trois pays de l’Afrique sub-saharienne. Depuis 1983, après le passage de François Mitterrand, aucun président français n’a effectué une visite au Bénin. La récente nomination du franco-béninois, Lionel Zinsou à la tête du gouvernement pourrait expliquer ce réchauffement des relations entre les deux pays. La présence du N°1 Français en Angola et au Cameroun revêt un tout autre caractère.
Lionel Zinsou, le catalyseur
Considéré comme un petit pays, sans grand intérêt pour la France, le Bénin ce petit pays de 10 millions d’habitants est toutefois caractérisé par sa relative stabilité politico-sociale. Une raison pour apparaître comme une destination fréquentable, surtout avec la récente nomination d’un franco-béninois à la tête du gouvernement, en la personne de Lionel Zinsou. De l’avis de nombreux observateurs et analystes politiques, la nomination de Lionel Zinsou est un regain d’intérêt pour l’Elysée et le quai d’Orsay qui voient en le nouveau chef du gouvernement béninois un allié et surtout un relais important pour les futures relations entre les deux pays.² De fait, ce déplacement du Président français est un signal fort en direction des efforts démocratiques amorcés par le Président Yayi Boni qui a décidé de ne pas briguer un troisième mandat présidentiel. Ce déplacement en terre béninoise apparaît comme une occasion pour le premier des français de saluer ce geste de Yayi Boni en faveur de la démocratie en Afrique en général et au Bénin en particulier. Il est également inscrit sur l’agenda de François Hollande, la visite d’un laboratoire, fruit de la coopération entre les deux nations en matière de santé, où, il est effectué des tests d’un vaccin contre le paludisme. La présence du groupe Bolloré en terre béninoise sera une occasion pour la délégation française de visiter un espace récréatif « la Bluezone » aménagé par la multinationale française.
« À Cotonou, le président français s’arrêtera aussi à la « Bluezone » du groupe Bolloré, un espace de vie à disposition des Béninois où l’on trouve une salle de spectacle de 220 places assises, un cybercafé, un espace d’e-learning doté d’ordinateurs, une plate-forme multifonctionnelle destinée à promouvoir des métiers artisanaux, un terrain de basket, une salle de ping-pong. La singularité de ce centre est son autonomie énergétique : l’électricité est assurée par des panneaux photovoltaïques et un système de stockage inventé par Bolloré. » Précise un confrère français. La deuxième étape du périple français est l’Angola. Dans ce pays, où règne en maître absolu, Eduardo Dos Santos depuis 36 ans, l’on peut affirmer que François Hollande et sa délégation vont parler uniquement d’économie.
D’ailleurs, il est annoncé plusieurs retombées, parmi lesquelles, la signature de deux importants accords par le groupe français Total, dont un sur la commercialisation de lampes solaires. Quand au groupe Accor, il envisage construire une cinquantaine de complexes hôteliers. Des trois pays à visiter, l’étape du Cameroun paraît la plus controversée, au regard du fait que le Président Paul Biya est aux affaires depuis 1982. Il va s’en dire qu’il sera difficile de parler de démocratie. En revanche, la question sécuritaire pourrait être abordée par les pays. En effet, le problème de l’insécurité que fait planer le groupe terroriste Boko-Haram sera au centre des débats. Des sources proches de l’Elysée soulignent toutefois que François Hollande va rencontrer certains opposants politiques, ainsi que des ONG pour échanger sur des sujets qui concernent l’instauration d’une vraie démocratie dans le pays. Après 6 heures d’horloge (durée de la présence du Président français sur le sol camerounais), la délégation française prendra congé de Paul Biya vendredi 3 juillet 2015 à 23hGMT pour regagner Paris.
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