Jamais les Français n’avaient autant eu envie de se lancer. Cela tombe bien : bons filons et créneaux porteurs sont légion.
Pourquoi en France ce qui est toléré dans le foot – aduler des champions aux revenus mirobolants – est décrié dans l’entreprise, s’étonnait il y a un an le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, après que son injonction «Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires» eut soulevé une bronca à gauche. C’est vrai ça, pourquoi ?
Car, enfin, ailleurs en Europe – sans parler des États-Unis – chaque page du capitalisme a généré ses superstars devenues des modèles pour une génération d’entrepreneurs. A fortiori quand, à l’image de l’Anglais Richard Branson (Virgin), de l’Espagnol Amancio Ortega (Zara) ou de l’Américain Mark Zuckerberg (Facebook), ils sont partis de rien.
Pourtant, n’en déplaise aux frondeurs, les Français ont de plus en plus la fibre entrepreneuriale : 37% d’entre eux, d’après un récent sondage OpinionWay, soit le vivier le plus important jamais mesuré. Ces vocations sont encore plus marquées chez les jeunes diplômés.
L’entrepreneuriat a le vent en poupe, surtout chez les jeunes :
Plus que celles des patrons du CAC 40, ce sont les parcours de Thierry Petit (Showroomprive), Frédéric Mazzella (BlaBlaCar) ou Michel de Rovira et Augustin Paluel-Marmont (Michel et Augustin) qui les font rêver. Même si – et telle fut sans doute la maladresse d’Emmanuel Macron l’argent n’est jamais leur première motivation. Leur moteur ? «Relever des défis, casser les rentes, montrer son potentiel», souligne une étude du cabinet Roland Berger auprès de 375 start-up tricolores.
“Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires” a déclaré Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, au quotidien Les Échos, le 6 janvier 2015.
BONNE NOUVELLE. D’abord, parce que l’envie d’entreprendre est un bon indicateur du dynamisme d’une économie et de sa capacité à innover. Et pas seulement dans les secteurs technologiques, comme le montre notre dossier. Hôtellerie, restauration, parfumerie, loisirs, commerce… on y a repéré une centaine de jeunes pousses en train de bousculer leur marché. Et d’assurer la probable fortune de leurs fondateurs.
Ensuite, parce que la création d’entreprise reste le meilleur remède contre le chômage. «Un entrepreneur crée d’abord son emploi», rappelle l’économiste Philippe Aghion. Enfin, parce que créer sa boîte s’avère souvent l’ascenseur social le plus efficace.
Prenez Eric Kayser. Boulanger à 19 ans, puis formateur aux métiers du pain pendant dix ans, ce Lorrain a ouvert sa première boutique à Paris en 1996. Vingt ans plus tard, il est l’unique actionnaire de la Maison Kayser, qui compte 160 boulangeries dans 25 pays, dont 11 rien qu’à New York, où il vient de remporter le prix de la meilleure baguette.
Quelles levées de fonds et valorisation pour les start-up tricolores ?