Dossier médical en ligne, consultation à distance, plateforme sécurisée dédiée à sa maladie chronique : la santé numérique offre aujourd’hui de vastes possibilités.
Consulter son dossier médical sur son mobile, ou son médecin à distance, bénéficier d’une télésurveillance quand on est cardiaque ou insuffisant respiratoire ou d’une plateforme sécurisée dédiée à sa maladie chronique : la santé numérique offre de vastes possibilités. Les cancers qui s’apparentent de plus en plus à des maladies chroniques nécessitent un suivi plus étroit hors de l’hôpital. Aussi, l’Institut Gustave Roussy, dédié à la lutte contre le cancer, lance une appli mobile pour ses patients. “Mon GustaveRoussy” leur permettra de consulter et les éléments de leur dossier médical (comptes-rendus de consultation ou d’hospitalisation, résultats d’analyses sanguines, d’imagerie…) et de les partager avec des professionnels de santé hors de l’hôpital. L’appli, qui comporte un agenda des rendez-vous, sera complétée d’ici à fin 2016, d’une messagerie pour communiquer avec le personnel de l’établissement et d’un portail internet pour le médecin traitant, si le patient l’autorise.
La consultation à distance généralisé dès 2018 ?
Accéder en ligne à son dossier médical via un site dédié est proposé depuis des années par des hôpitaux américains. Autre possibilité de l’e-santé, pouvoir consulter son médecin à distance quand on est très âgé, fatigué et loin du cabinet médical ou pour faire le point sur des résultats d’examens prescrits quand on a une maladie chronique, est parfois bien commode.“Cette pratique médicale à distance pourrait assez rapidement, à l’horizon 2018-2019, être inscrite dans la nomenclature et prise en charge comme une consultation ordinaire”, indique à l’AFP Marc Fumey de la Haute autorité de santé (HAS).
Cette prise en charge suivra l’évaluation par la HAS des expérimentations de télémédecine en cours depuis 2014 qui s’adressent déjà à 2,5 millions de patients. Dans ce cadre, les patients doivent être suivis soit depuis chez eux soit depuis un établissement médico-social, principalement des Ehpad pour personnes âgées, mais pas uniquement, explique-t-il. Premiers bénéficiaires visés de la téléconsultation et de la télé-expertise (quand le médecin traitant sollicite l’avis d’un spécialiste) : les malades souffrant d’affections de longues durées (ALD) prises en charge à 100% (cancers, etc). Autre volet de cette télémédecine qu’entend développer la ministre de la Santé : la télésurveillance des insuffisants cardiaques, respiratoires et rénaux ou diabétiques.
Une plateforme en ligne pour la spondylarthrite
De son côté, Coralie Caulier, 28 ans, atteinte depuis huit ans de spondylarthrite ankylosante, une maladie inflammatoire articulaire chronique, vante les bénéfices de l’e-santé via une plateforme sécurisée de la start-up Be-Patient qui héberge “Spondy”, dédiée à sa pathologie. Avec cette plateforme, Coralie “gère l’évolution” de sa maladie à l’aide de tests très spécifiques à la spondylarthite en notant par exemple de 0 à 10 sa fatigue ou sa douleur.
“Là on a des informations solides et on a un suivi. On se sent moins seuls”ajoute-t-elle. Elle évoque les forums et aussi les “spondychats” qui permettent de poser des questions en direct à un médecin et d’avoir “une réponse claire et précise” sur un symptôme, alors que “si l’on cherche sur des forums lambdas sur Internet, souvent on a des réponses pire que mieux, des scénarios catastrophes”. L’accès des patients à la plateforme de la start-up Be-Patient, qui concerne diverses pathologies, est gratuit et se fait uniquement sur recommandation médicale.
Avec Sciences et Avenir