Le magazine 60 Millions de consommateurs dresse une liste d’ingrédients désirables et indésirables dans les produits cosmétiques et donne quelques pistes pour décoder une étiquette.
FOURBES ANGLICISMES. Dans son numéro hors-série d’août-septembre qui parait jeudi 7 juillet 2016, le magazine 60 Millions de consommateurs analyse la composition de 170 produits d’hygiène et de beauté et détaille ceux qui contiennent des “substances indésirables” nocives pour la peau ou l’environnement. Le magazinedresse également une liste d’une trentaine de ces substances (d’origine naturelle ou non), à privilégier dans la composition du produit. Par exemple des huiles végétales d’amande douce ou d’argan, des beurres de cacao ou karité, d’ingrédients actifs comme l’acide hyaluronique ou l’extrait de thé vert ou bien encore des actifs gommant comme les coques de noix ou noyaux d’abricot. “Les ingrédients “naturels” (les moins transformés) sont inscrits en latin dans la composition”, précise la revue de défense des consommateurs, citant par exemple leButyrospermum parkii butter, nom latin du beurre de karité. “Lorsqu’un ingrédient d’origine végétale figure en anglais, cela indique qu’il a probablement subi une transformation notable”, avertit le magazine.
Afin d’aider le consommateur dans ses achats et de lui permettre “de distinguer les vrais des faux produits naturels”, 60 Millions de consommateurs détaille la composition de 170 gels douche, dentifrices, shampooings ou crèmes solaires, notamment des “substances indésirables” car contenant des éléments irritants ou polluants, voire des perturbateurs endocriniens. Le gel douche à l’huile de tamanu & gingembre “Les Secrets de Tahiti” s’attire les foudres de 60 Millions de consommateurs : “difficile de faire pire en termes de substances indésirables. Batterie de tensioactifs sulfatés irritants, parfum artificiel entêtant, PEG (acronyme pour PolyEthylene Glycol), EDTA (Éthylène Diamine Tétra-Acétique), avec des extraits naturels relégués en toute fin de liste”. Il contient également du quat, abréviation de Quaternary Ammonium Cation, un agent occlusif et sa fabrication est toxique pour l’environnement. Les tensioactifs sont très détergents, les PEG sont irritants et polluants, tout comme l’EDTA qui n’est pas biodégradable. L’exfoliant intense huile d’argan sauvage “The Body Shop” ne fait pas mieux, selon le magazine : “beaucoup de substances rédhibitoires : PEG, EDTA, tous polluants, et des filtres solaires, dont le benzophenone-3, suspecté d’être un perturbateur endocrinien”.
Apprendre à décoder une étiquette
60 millions de consommateurs fournit trois pistes à connaître pour s’y retrouver dans le casse-tête des compositions :
1) La composition se lit par ordre décroissant d’importance. Les cinq ou six premiers ingrédients déterminent le plus souvent de 80 à 90 % de la formule du produit.
2) Les ingrédients “naturels” (c’est-à-dire issus de végétaux peu transformés) sont inscrits en latin dans la composition. Le terme anglais qui suit le nom latin de la plante permet de connaître le type de substance : oil pour les huiles, essential oil pour les huiles essentielles,extract pour les extraits, water ou distillate pour les hydrolats ou les eaux florales, butter pour les beurres végétaux, wax pour les cires naturelles. Par exemple, Butyrospermum parkii butter est le beurre de karité, tandis que Ricinus communis oil est l’huile de ricin.
3) Lorsque le nom d’une substance végétale est en anglais, cela signifie généralement que celle-ci, bien que d’origine naturelle, a subi une transformation notable. Exemple : hydrogenated castor oil PEG-8 esters désigne des esters obtenus par réaction chimique de l’huile de ricin (castor oil) avec du polyéthylène glycol synthétique.
Avec Sciences et Avenir