Nous avons tiré neuf extraits d’œuvres de Fiodor Dostoïevski dédiés à Saint-Pétersbourg et les avons illustrés avec des photos de cette ville prises en été. Bien que le Saint-Pétersbourg de Dostoïevski semble sale et morne, c’est en réalité un endroit magnifique. Découvrez les rues, les cours intérieures et les bâtiments qui conservent encore l’atmosphère qui a inspiré des générations d’écrivains russes.
Crédit : Andreï Orekhov
« Pétersbourg, la plus abstraite ville du monde, la plus abstraite et la plus spéculative ». / Les Carnets du sous-soln
Crédit : Andreï Orekhov
« On y rencontre souvent des demi-fous. Si nous avions de véritables savants, les médecins, les juristes et les philosophes pourraient se livrer ici à des études fort curieuses, chacun dans sa spécialité. Il n’y a guère de lieu où l’âme humaine soit soumise à des influences aussi sombres et bizarres. L’action seule du climat est déjà fort grave ». / Crime et châtimentn
Crédit : Andreï Orekhov
« Pas un piéton, pas un fiacre dans l’avenue, et les petites bâtisses d’un jaune vif, aux volets clos, avaient l’air sale et morne. Le froid et l’humidité pénétraient son corps et lui donnaient le frisson. De loin en loin, il apercevait une enseigne qu’il lisait soigneusement d’un bout à l’autre. Enfin, le pavé de bois prit fin ». / Crime et châtimentn
Crédit : Andreï Orekhov
« Une chaleur suffocante régnait dans les rues. 8 L’air étouffant, la foule, la vue des échafaudages, de la chaux, des briques étalées un peu partout, et cette puanteur spéciale bien connue de tous les Pétersbourgeois qui n’ont pas les moyens de louer une maison de campagne, tout cela irritait encore les nerfs déjà bien ébranlés du jeune homme ». / Crime et châtimentn
Crédit : Andreï Orekhov
« Il s’y trouve une grande bâtisse occupée par des débits de boisson et des gargotes. Des femmes en cheveux et négligemment vêtues (comme quand on ne va pas loin de chez soi) en sortaient, à chaque instant. Elles formaient des groupes çà et là sur le trottoir, surtout au pied des escaliers qui menaient aux bouges mal famés du sous-sol. Dans l’un de ceux-ci régnait justement un vacarme assourdissant. On pinçait de la guitare ; on chantait et l’on semblait s’amuser beaucoup ». / Crime et châtimentn
Crédit : Andreï Orekhov
« Brusquement il se posa une question fort intéressante : pourquoi les habitants de toutes les grandes villes ont-ils tendance, même quand ils n’y sont point poussés par la nécessité, à s’installer dans les quartiers privés de jardins et de fontaines, où règnent la saleté, les odeurs puantes, qu’emplissent les immondices ? » / Crime et châtimentn
Crédit : Andreï Orekhov
« Comprenez-vous, mais comprenez-vous bien, mon cher monsieur, ce que signifie n’avoir plus où aller ? ». (C’étaient les paroles que Marmeladov avait prononcées la veille et dont Raskolnikov se souvenait soudain « car chaque homme doit avoir un endroit où aller »). / Crime et châtimentn
Crédit : Andreï Orekhov
« La nuit était merveilleuse – une de ces nuits comme notre jeunesse seule en connut. […] Un firmament si étoilé, si calme, qu’en le regardant on se demandait involontairement : Peut-il vraiment exister des méchants sous un si beau ciel ? » / Les nuits blanchesn
Crédit : Andreï Orekhov
« On pré-tend que le climat de Pétersbourg ne me vaut rien, et qu’avec mes rentes insignifiantes la vie ici est trop chère pour moi. Je sais tout cela, je le sais mieux que tous les donneurs de conseils, si expérimentés et sages qu’ils puissent être, et je reste ; et je ne quitterai jamais Pétersbourg, parce que… Mais que j’y reste ou non, que vous importe ? » / Les Carnets du sous-soln
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