Un panel sur le commerce intra africain s’est déroulé à Abidjan dans le cadre des rencontres du Club Afrique Développement et de la Société ivoirienne de banque. Le thème de ce panel a porté sur les leviers d’accélération de l’intégration régionale.
Mme Moono Mupotola, Directrice du département intégration régionale et commerce à la Banque africaine de développement a fait une communication sur les défis, opportunités et rôle de la BAD en matière d’intégration commerciale et/ou régionale. Elle a situé son intervention dans le cadre des objectifs de l’agenda 2063. Pour parvenir à une accélération de l’intégration régionale, des mesures ont été prises dont l’abolition des visas d’ici 2018. Les Chefs d’État africain ont convenu de créer un marché commun, procéder à l’élimination des barrières tarifaires et non tarifaires et parvenir à l’augmentation du commerce intra régionale de 16% à 52%.
Les opportunités qu’offre le continent africain
La Directrice à la BAD a affirmé que la croissance solide du continent a permis d’avoir la plus forte croissance au cours des dix dernières années. Sa classe moyenne est estimée à plus de 300 millions de personnes. Ensuite, il faudra une stabilité macroéconomique où les dépenses de consommation devraient passer la marque de $ 1 trilliard en 2020.
Il y a cependant une croissance peu inclusive. Elle n’a pas élargie l’accès aux opportunités socio-économiques durables pour plus de gens, les pays et les régions, tout en protégeant les plus vulnérables. Elle n’a pas créé suffisamment d’emplois. Le niveau de chômage des jeunes en Afrique subsaharienne est de 30%. Il ne couvre pas tous les secteurs, il n’y pas eu de transformation structurelle des économies Africaines. Ce qui à entraîné une forte dépendance à l’exportation de matière première.
En outre, il faut ajouter des infrastructures physiques inadéquates. Elle a contribué à la perte de 2% sur la croissance annuelle du PIB du continent, soit 90 milliards de dollars/an. Au niveau de la facilitation des échanges, il y a règles d’origines restrictives, des barrières et mesures non tarifaires, de faibles capacités productives, une base industrielle réduite, une dépendance des ressources naturelles, des capacités institutionnelles inadéquates, une faible mise en œuvre des politiques régionales, un environnement des affaires inadéquat et une volonté politique qui doit être marquée par un besoin d’accélérer les accords régionaux et d’éviter des doublons et dispersions des ressources.
Toutefois, durant ces cinq dernières années la BAD a construit et réhabilité 13.237km de route, permis l’accès au transport à 34 millions de personnes, construit 14.500km de ligne de transmission, créé 168000, installé 1.110 MW et l’accès à l’eau de 15 millions de personnes. Au total plus de 12 milliards de dollars ont été investis lors des cinq dernières années.
En définitive, pour accélérer l’intégration commerciale, il faut accélérer la mise en œuvre des accords régionaux, combler le déficit d’infrastructures lié au commerce, augmenter les capacités productives et soutenir les programmes de facilitations des échanges, a conclu l’experte de la BAD.
Avec La Regionale