1. Boris et Gleb
Premiers de tous les saints, ils sont les fils de Vladimir Ier, le grand prince de Kiev qui a converti la Rus’ au christianisme. Nés peu avant que le pays n’embrasse cette religion, ils furent élevés dans la foi chrétienne et prirent lors de leur baptême les noms de Roman et David. Chacun régna ensuite sur sa votchina, terres offertes par leur père : Boris à Rostov et Gleb à Mourom. À la mort de Vladimir, monta sur le trône son neveu, Sviatopolk, qui s’autoproclama ainsi héritier.
En l’an 1015, bien que Boris et Gleb ne prétendaient pas au trône ni ne souhaitaient se lancer dans des guerres intestines, Sviatopolk, méfiant, engagea des assassins pour les tuer. Suite à cette tuerie, tous deux furent canonisés au XI-XIIe siècle en tant que saints martyrs, pour s’être distingués par leur non-violence. Ils furent alors considérés comme des guérisseurs, de nombreux miracles se produisant près de leur cercueil. Mais avec le temps on a surtout commencé à les voir comme les saints protecteurs de la Russie.
2. Jean de Cronstadt
Mort en 1908, il a été canonisé relativement récemment, en 1990. Ses aïeux du côté de son père ont, sur plus de 300 ans, été des prêtres. Par ailleurs, sa vie est intimement liée à Cronstadt : encore étudiant de l’Académie spirituelle de Saint-Pétersbourg, Jean se vit en effet en rêve assurer la messe à la cathédrale Saint-André de Cronstadt. Alors quand il reçut en proposition de mariage la fille de l’archiprêtre de cette église, il accepta aussitôt.
Jean devint célèbre grâce à ses vibrants sermons, ainsi qu’à son soutien spirituel et matériel au peuple. La Russie entendit ainsi rapidement parler de lui et de plus en plus de fidèles commencèrent à se rendre à la cathédrale Saint-André, dans l’espoir d’un miracle. Il était prêt à écouter et à soutenir tout le monde : parfois la messe durait une journée entière, voire même jusque tard la nuit, et Jean ne s’accordait que peu de repos. Il s’opposa en outre à Tolstoï, le qualifiant de dépravateur, et son enseignement de mutilateur des fondements de la foi chrétienne.
3. Serge de Radonège
Son image est connue des amateurs de la peinture russe : l’illustre Mikhaïl Nesterov a en effet créé 15 œuvres consacrées à ce saint, et notamment l’incontournable La vision du jeune Bartholomée.
Après avoir choisi la vie monastique, Serge devint ermite, et près de sa cellule, il entama, avec son frère, la construction d’une église nommée Sainte-Trinité (aujourd’hui laure de la Trinité-Saint-Serge, à Serguiev Possad, près de Moscou). D’après les écrits, il effectua de nombreux miracles de son vivant : il aurait en effet soigné des malades et ressuscité les morts.
On considère qu’une partie considérable des saints des XIV-XVe siècles ont été les élèves et disciples de Serge de Radonège. Ses reliques ont par la suite été attentivement conservées et protégées : quand Napoléon a occupé Moscou, on les a par exemple cachées dans des monastères loin de la capitale. Serge de Radonège est même le premier saint orthodoxe que les catholiques ont été autorisés à vénérer.
4. Xenia de Saint-Pétersbourg
On commença à parler de Xenia de Saint-Pétersbourg dans les années 1840. On pense qu’elle devint folle-en-Christ suite au décès de son mari, le chantre de la cour Andreï Petrov, elle donna alors tous ses biens aux pauvres et se mit à errer dans les rues de Saint-Pétersbourg.
Elle distribuait l’aumône recueillie et refusait les dons généreux. Aussi, elle portait des gilets et des jupes vertes et rouge et disait qu’elle était morte mais que son mari, lui, était encore en vie. La bénédiction de Xenia portait bonheur : on l’invitait donc à la maison pour qu’elle bénisse les enfants et les jeunes mariés. C’est en 1988 qu’elle a été élevée au rang de sainte.
5. Sainte Matrone de Moscou
Les miracles accompagnèrent la Matrone avant même qu’elle ne vienne au monde. En effet, peu après avoir décidé qu’après son accouchement elle confierait son bébé à un refuge, sa mère rêva d’un oiseau blanc aveugle doté d’un visage humain. La femme prit alors cela pour un signe et décida finalement de garder l’enfant. Sa fille naquit néanmoins aveugle et on constata sur sa poitrine une protubérance rappelant la forme d’une croix.
Dès sa plus tendre enfance les compagnons de la Matrone furent des saints. En effet, les personnes de son âge ne lui adressaient pas la parole et faisaient preuve de méchanceté à son égard, elle jouait donc avec des icônes, à qui elle confiait ses pensées. En grandissant, elle effectua ensuite des voyages avec une amie vers différents lieux saints. Elle se rendit d’ailleurs à la cathédrale Saint-André, où Jean de Cronstadt la qualifia de « huitième pilier de Russie ».
Durant toute sa vie elle accueillit des gens, les guérissant et leur prodiguant des conseils. Il existe une légende, selon laquelle la Matrone aurait même reçu la visite de Joseph Staline en personne. Elle mourut en 1952 et ne fut canonisée qu’en 1999. Aujourd’hui ses reliques se trouvent au monastère pour femmes Pokrovski à Moscou et voient chaque jour des fidèles venir se prosterner devant elles pour demander de l’aide, une guérison ou sa bénédiction.
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