Le parlement camerounais veut moderniser le code pénal national. Plutôt pour le pire.
Dura lex, sed lex. En latin, «la loi est dure, mais c’est la loi». C’est ce que doivent se dire certains habitants de Yaoundé en difficulté pour boucler les fins de mois. Comme le rapporte le site d’informations Quartz, le code pénal du Cameroun, vieux de 50 ans, est en cours de modernisation. Et certains amendements résonnent bizarrement.
Les locataires qui payeront avec plus de deux mois de retard leur loyer pourront ainsi être punis par une peine de trois ans d’emprisonnement, selon la loi ratifié par les députés camerounais cette semaine. Une mesure qui doit encore être validée par le sénat qui se réunira dans les prochains jours.
L’Etat paye ses fonctionnaires en retard
Une mesure qui semble très sévère dans un pays où le taux de chômage atteint les 30% et où près de la moitié des 22 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté.
De nombreuses protestations contre ce projet de loi se sont déjà fait entendre au Cameroun. L’Association des journaux anglophones du Cameroun (Canpa) a publié un communiqué pour dénoncer une mesure injuste et surtout hypocrite, alors que l’Etat est accusé de payer trop souvent en retard ses fonctionnaires.
«SUR CE POINT, MR LE PRÉSIDENT, NOUS AIMERIONS PRENDRE POUR EXEMPLE LE SERVICE PUBLIC, OÙ LES PERSONNES NOUVELLEMENT EMBAUCHÉES DANS DIFFÉRENTS SERVICES VONT SOUVENT TRAVAILLER PLUS DE 24 MOIS SANS ÊTRE PAYÉES CAR ELLES SONT EN ATTENTE D’INTÉGRATION, OU NE VONT ÊTRE PAYÉES QU’UN PEU MOINS DE LA MOITIÉ DE LEUR SALAIRE POUR AVOIR DE QUOI VIVOTER DANS LEUR VILLAGE OU LES GRANDES VILLES.»
Des avocats camerounais ont également manifesté dans la rue le 27 juin pour dénoncer cette situation. «Selon les membres de la société civile, deux mois de dette ne devraient pas être punis et spécialement dans la situation économique difficile que traverse le pays», conclut le média Cameroon Concord.
Avec FaceAfrique