Friands de collaboration avec les jeunes pousses, les grands groupes gagnent beaucoup à incuber, financer ou passer commande auprès des champions technologiques de demain. Démonstration en amont du salon Viva Technology, qui se tient ce jeudi 30 juin et jusqu’à samedi, à Paris (Porte de Versailles).
1 Grossir encore et encore.
Alors que Legrand avait déjà réalisé, en 2014, un chiffre d’affaires de plus de 200 millions d’euros dans le secteur des objets connectés, le groupe a investi dans les thermostats Netatmo pour capter son savoir-faire dans le développement de ces produits innovants.
2 Accélérer la R&D.
Un an et demi de collaboration en mode « open innovation » ont permis à Safran et BeAM d’élaborer des solutions de réparation de pièces ad hoc grâce aux prouesses de l’impression 3D métallique.
3 Ouvrir un flux de données.
Grâce à son partenariat avec l’application de GPS communautaire Waze, Vinci Autoroutes collecte les données des automobilistes pour mieux connaître leurs habitudes.
4 Limiter les risques de l’innovation.
En s’associant à Organovo, une start-up de bio-impression, L’Oréal peut accélérer sa production d’échantillons de peau pour tester ses nouveaux produits, tout en évitant d’endosser les risques de marché liés à cette innovation.
5 Tester une technologie.
Pour expérimenter l’ultra-haute définition – 4K – sur la diffusion en direct, France Télévisions s’est appuyé sur Envivio, Ateme et BBRight .
6 Mettre sous cloche un concurrent…
28 millions d’euros pour 75 % du capital de Ouicar : la SNCF garde un œil sur le service de location de voitures entre particuliers. Ce qu’elle n’avait pas su faire avec BlaBlaCar, devenu depuis un gros concurrent.
7 …voire le tuer !
C’est ce qu’a fait la SNCF avec le rachat de Green Cove, société spécialisée dans le covoiturage qui éditait notamment le site 123envoiture.com. Editait car l’adresse renvoie aujourd’hui vers le site d’iDVROOM, une filiale créée de toutes pièces par la SNCF.
8 Soutenir de futurs clients.
Microsoft, Google, Amazon, HP Enterprise et d’autres géants soutiennent la French Tech dans l’espoir d’habituer les futures pépites à utiliser leurs technologies.
9 Attaquer un nouveau marché.
En devenant actionnaire majoritaire de la start-up Resto-in, une place de marché spécialisée dans la livraison de repas à domicile, La Poste met un pied dans la restauration .
10 Alléger les équipes.
Leroy Merlin utilise Keycoopt – et son réseau de 30.000 coopteurs – pour accéder à une vaste galerie de profils sans recruter d’experts en sourcing.
11 Réduire les coûts de formation.
Les méthodes d’e-coaching à distance de MoovOne ont fait monter en compétences les managers de AG2R La Mondiale pour un tarif plutôt compétitif.
12 Changer la façon de travailler.
Le dispositif d’incubation lancé en 2014 par Engie a été ouvert aux collaborateurs. En planchant sur de nouvelles activités en mode start-up (peu de moyens, peu de temps), les collaborateurs transforment à leur insu l’organisation du travail.
13 Générer de nouveaux projets.
Pour identifier des start-up innovantes, PMU se sert de la plate-forme Kinov. L’outil permet de les repérer et contacter, mais aussi de fédérer les équipes autour de l’innovation et de leur donner de nouvelles idées.
14 S’inscrire dans les « bons plans ».
A l’instar de Michelin, qui a acquis Revisersavoiture.com avec l’idée de se positionner sur le marché du carnet d’entretien numérique connecté à l’automobile.
15 Prendre le « lead » sur un secteur.
Le Crédit Mutuel Arkéa multiplie les rachats de start-up dans le paiement en ligne. Il a investi plus de 50 millions d’euros dans la cagnotte Leetchi.com, la plus grosse opération financière du secteur.
16 Ne pas rater un virage.
Pour contrer Tesla, Google et Delphi, GM vient d’acquérir pour un milliard de dollars l’éditeur de logiciels de conduite autonome Cruise Automation.
17 Réduire l’impôt sur les sociétés.
La loi Lemaire rend possible l’amortissement sur cinq ans des prises de participation dans les start-up, réalisées via des fonds de capital-investissement d’entreprises ou corporate venture en bon jargon.
18 Garder un œil sur un marché d’avenir.
A l’image du fonds d’investissement d’Orange qui a pris une participation minoritaire dans Chain , une fintech spécialisée dans la blockchain. Pour voir, comme on dirait au poker.
19 S’en servir pour sa com…
A l’image de Stéphane Pallez, la PDG de La Française des Jeux dont la nouvelle stratégie consiste à « travailler en mode start-up de façon décloisonnée tout en collaborant avec des sociétés innovantes, des PME, des grandes entreprises de technologies ».
20 …ou comme alibi.
A la suite d’un plan de départs volontaires, le travail en mode « start-up » fait office d’organisation du travail, ce qui a permis à Bouygues Telecom de masquer l’allégement des effectifs.
21 Etre dans l’air du temps.
S’offrir une start-up et une équipe de jeunes en tee-shirt permet à l’entreprise de rajeunir son image à l’instar du cabinet Mazars à travers son LAB.
22 Aspirer des talents.
Deux ans après avoir vendu à AccorHotels la jeune pousse Wipolo, Thibault Viort est devenu chief disruption officer de l’hôtelier. Airbnb a fait de même en rachetant ChangeCoin et ses spécialistes de la blockchain.
23 Développer un business model parallèle.
Le groupe G7 finance une start-up interne , eCab, dont l’objectif est de construire une plate-forme B to B à destination des taxis du monde entier. Et de créer un concurrent à Uber.
24 Alimenter son fichier clients.
Foncia l’a fait, il y a deux ans, en rachetant EffiCity, qui développait des outils d’estimation immobilière en ligne à destination de particuliers.
25 Réagir vite à une nouvelle réglementation.
En s’associant dans une joint-venture, SwissLife et la start-up BudgetInsight anticipent une directive européenne qui obligera les banques à transmettre aux fintechs les informations de compte de leurs clients dès 2018.
Avec Les Echos