Personne n’aurait imaginé qu’un jour François Hollande s’intéresse à ce qui se passe sous le capot des marchés financiers. Pourtant, mercredi 29 juin à Bruxelles, le président français a soulevé le sujet de la « compensation », un rouage essentiel de la chaîne de traitement des titres, connu des seuls professionnels. Cela ne veut pas dire que ce maillon n’est pas important. Il recèle même un enjeu de souveraineté mais, jusqu’à présent, les experts avaient du mal à relayer leur message auprès des politiques. Le Brexit a changé cela.
« Il n’y a aucune raison pour l’Europe, et encore moins pour la zone euro, de permettre à un pays qui n’est plus membre de l’Union et qui n’a jamais été membre de la zone euro de continuer à faire des opérations en euros », a assuré M. Hollande. « Ce que je souhaite, c’est que les places financières européennes se préparent pour assurer un certain nombre d’opérations qui ne pourraient plus se faire à terme au Royaume-Uni. » Dans le viseur du président : les chambres de compensation et notamment la première d’entre elles, LCH.Clearnet, dont le siège est à Londres (son grand concurrent Eurex est à Francfort).
Mystérieuses, ces chambres sont l’endroit où s’échangent techniquement les actions, produits dérivés ou matières premières après avoir été négociés en Bourse. Selon l’expression consacrée, les chambres « s’interposent » entre l’acheteur et le vendeur, afin de leur garantir le bon déroulement de l’opération. Elles s’assurent de la solvabilité des uns et des autres, en leur demandant des dépôts de garanties – comme des arrhes – calculés en fonction de la taille des transactions nettes.
« Un rôle majeur »
A ce titre, elles « jouent un rôle majeur dans le fonctionnement des marchés financiers, en apportant une garantie en cas de faillite d’un intermédiaire financier qui adhère à la chambre. Les chambres de compensation participent ainsi à la stabilité du système financier et à la réduction du risque systémique », indique l’Autorité des (…) Lire la suite sur lemonde.fr