Selon des données disponibles sur le portail Bloomberg, les flux de capitaux étrangers ayant ciblé des entreprises de la bourse de Johannesburg, en Afrique du sud, ont atteint, pour la semaine s’achevant le vendredi 24 juin dernier, près de 14,2 milliards de rands, soit environ 933 millions $. Une performance qui est survenue, alors que le principal indice de ce marché financier connaissait sa plus grosse chute depuis mai 2010.
Pourtant, le premier ministre britannique David Cameron est encore en poste pour quelques mois et la Grande Bretagne n’a pas encore demandé sa sortie de l’UE conformément aux clauses prévues par le traité de Lisbonne. Mais déjà, en attendant, la volatilité et les incertitudes se sont emparées des marchés, poussant les investisseurs à rechercher un peu de stabilité.
Les principaux titres ayant bénéficié de ce regain d’intérêt sont ceux qui appartiennent d’une part à des sociétés produisant l’or. Le métal jaune, valeur refuge historique a pleinement joué son rôle dès le lendemain de l’annonce de la victoire des pro-Brexit.
Les autres entreprises qui ont attiré les investisseurs sont celles qui, bien que cotées sur le Johannesburg Stock Exchange, génèrent leur chiffres d’affaires en dollars, mais les déclarent en livres sterling. On retrouve ici British American Tobacco, ou encore le brasseur AbInbev.
Selon une note publiée lundi par Jeffrey Schultz, un économiste chez BNP Paribas Securities (basé à Johannesburg) cité par Bloomberg, on assiste là, à un véritablement revirement de situation.
Pour les investisseurs qui cèdent leurs titres, c’est assez bénéfique, car l’afflux des capitaux étrangers permet de réaliser les plus-values, une chose de plus en plus rare dans le contexte d’une économie sud-africaine peu rémunératrice pour les capitaux et aujourd’hui menacée d’une dégradation de la note souveraine. Mais le contre effet attendu, est qu’une fois la tempête du Brexit passée, les investisseurs risquent de rapatrier leurs capitaux effectuant au passage des prises de bénéfice.
Selon des données contenues dans le dernier bulletin de la banque centrale sud-africaine, les entreprises, fuyant la dépréciation continue du rand face au dollar et la morosité économique, ont effectué des rapatriements massifs de bénéfices depuis le début de l’année. Pour le premier trimestre 2016, ces rapatriements ont atteint 174 milliards de rands (environ 11,8 milliards$), devenant ainsi l’une des premières composantes du déficit extérieur actuel en Afrique du sud.
avec agenceecofin