L’être humain est la seule espèce dont la différence de sexe influence la longévité. Une énigme que les chercheurs ont du mal à résoudre.
Peu importe l’étude ou les statistiques que vous regardez, le constat est toujours le même : les femmes vivent, en moyenne, plus longtemps que les hommes. C’est en partant de cette affirmation que deux chercheurs américains de l’université d’Alabama, Steven Austad et Kathleen Fisher, ont décidé d’explorer le sujet. Les conclusions de leurs travaux ont été publiées par la revue scientifique Cell Metabolism. Ils y expliquent que l’être humain est la seule espèce à avoir cette particularité. Et les causes restent un véritable mystère.
Les deux chercheurs se sont penchés sur les données disponibles qui prouvent la longévité des femmes par rapport aux hommes. Les statistiques remontent à 1751 et concernent des dizaines de pays, mais le résultat est unanime : les chances de survie augmentent lorsqu’on est né avec deux chromosomes X. Les centenaires sont majoritairement des femmes, et elles sont résistantes à la plupart des causes principales de mortalité.
Une mauvaise santé
Plus récemment, certaines études ont pris en compte des variables comme les antécédents génétiques l’alimentation, le type de logement ou les conditions d’accouplement chez la souris. Les résultats sont variés, mais prouvent que cet animal peut être utilisé comme modèle pour mieux comprendre les différences au niveau du sexe par rapport à la longévité, expliquent les scientifiques Steven Austad et Kathleen Fisher. En cas de développement de médicaments qui affectent notre façon de vieillir, cette découverte pourrait nous être utile.
Pour en revenir aux causes de la longévité, l’influence des hormones, ainsi que les différences au niveau du système immunitaire, la réponse au stress oxydatif et le rôle joué par les gênes ont été sérieusement réfléchis. Le mystère reste toutefois intact. Les deux auteurs de l’étude tiennent à souligner une paradoxe supplémentaire : les femmes ont beau vivre plus longtemps, elles souffrent d’une moins bonne santé que les hommes pendant leur vie adulte. Les recherches sont encore en cours.
Avec Sante Magazine