Cinq ans après l’entrée en vigueur de la mesure d’interdiction d’exportation du bois en grumes, dans un entretien à la presse, la représentante-résidente de la Banque mondiale au Gabon, Sylvie Dossou, revient sur son impact sur l’économie nationale et particulièrement sur la filière.
Cette mesure qui s’est inscrite dans un contexte économique difficile avec notamment, la crise financière internationale et s’est justifiée par une volonté des autorités gabonaises de renforcer le poids du secteur bois dans l’économie nationale et dans son processus de diversification augure des effets promoteurs pour la filière et, partant, pour l’économie nationale. Ce du fait qu’elle a non seulement anticipé les échéances prévues par le code forestier avec la loi 16/01, mais également accéléré la mutation de la filière.
« Cinq après sa mise en vigueur, force est de constater que cette mesure a impacter le secteur », soutient Sylvie Dossou, la représentante-résidente de la Banque mondiale au Gabon (Photo). Car, selon elle : « Le secteur a pu retrouver son niveau de participation au PIB d’avant la crise. L’industrialisation accélérée du secteur a également eu pour effet immédiat, la création d’unités de transformation du bois et la génération de nombreux emplois dans le secteur industriel du bois, compensant la perte de ceux du secteur exploitation du bois.»
Et « Comme toute mesure visant la transformation structurelle d’une économie, compte tenu du climat d’investissement encore contraignant, les effets positifs se feront sentir progressivement. Il est cependant important de souligner que l’objectif de diversification économique est la voie à suivre.», a tempéré Mme Dossou.
Toutefois, pour faciliter l’atteinte de cet objectif, la Banque mondiale recommande une approche qui consiste à lever progressivement les contraintes sur la compétitivité, et notamment, poursuivre le développement des infrastructures, accroitre l’accès à l’émergence, améliorer la qualité des ressources humaines, faciliter l’accès au crédit et à améliorer la chaine logistique et de transport. La forêt gabonaise, encore sous exploitée, peut contribuer plus largement à la santé économique du pays.
L’accompagnement du secteur privé et son accès aux investissements, le renforcement des capacités institutionnelles et d’aménagement des forêts, l’accroissement de l’activité en forêt pour soutenir le secteur industriel, sont également d’autres d’exemples d’accompagnement nécessaires pour renforcer les bénéfices de cette décision d’interdiction d’exportation du bois en grumes que la Banque mondiale préconise.
Avec Agence Ecofin