La balance commerciale de la Côte d’Ivoire a affiché un déficit de 220,4 millions $ au terme de l’exercice 2015, une première pour le pays depuis 1980, peut-on constater selon des données fournies par Bloomberg. Lorsqu’on croise ces dernières avec les statistiques fournies par les perspectives économiques réajustées en avril 2016 par le Fonds Monétaire International, il ressort que cette tendance déficitaire devrait se poursuivre en 2016 et 2017, avant de s’inverser à la fin 2018.
Les échanges commerciaux de la première économie de l’UEMOA (Union Monétaire Ouest-Africaine) ont connu un coup de boost dès 2012, lorsqu’ils ont atteint pour la première fois 21,6 milliards $. Ils ont par la suite progressé en 2013 (27 milliards $), tirés par une forte hausse des exportations (14,5 milliards $). Mais lorsque les volumes ont baissé, la décélération des importations a été moins marquée que celle des exportations.
On peut noter que la fin de presqu’une décennie de crise socio-politique dans le pays, a été suivie d’un fort accroissement des dépenses publiques destinées notamment à la construction de diverses infrastructures. Ces dépenses ont stimulé la croissance du Produit Intérieur brut, qui est attendu à 8,6% en 2016, avec un taux d’inflation moyen de seulement 1,3%.
Le gouvernement ivoirien a déclaré vouloir créer jusqu’à 2 millions d’emplois d’ici 2020. La réussite d’une telle ambition devrait accroître le revenu disponible dans les ménages ivoiriens et soutenir la consommation. Mais il existe un risque induit de gonfler la part des importations, face à une demande qui serait non satisfaite par la production locale. La hausse de la consommation irait alors de pair avec le creusement du déficit commercial et, au mieux, un effet de neutralisation sur la croissance du Produit Intérieur Brut.
avec agenceecofin