Le Burkina Faso prépare activement le passage à la télévision numérique terrestre (TNT). La mise en service du projet au coût de 40 milliards de F CFA (61 millions d’euros) n’est toutefois pas attendue avant fin 2017.
Après avoir raté le délai de juin 2015, en partie à cause des difficultés de mobilisation des fonds et de la crise politique qui a secoué le pays, le Burkina Faso met le turbo pour accélérer son passage vers la TNT.
Un grand pas vient d’être franchi dans ce sens avec le bouclage du financement du projet. « À ce jour, je peux dire que le processus est assez avancé. Nous avons mobilisé la totalité du financement, soit plus de 40 milliards de F CFA dont plus de la moitié (22,5 milliards de F CFA ) est apportée sous forme de prêt par un pool bancaire local avec comme chef de file Bank of Africa Burkina Faso et le reliquat supporté par l’État », explique à Jeune Afrique Kadidia S. Savadogo, directrice générale de la Société burkinabè de télédiffusion (SBT), chargée de gérer le passage à la TNT.
Dotée d’un capital de 100 millions, la société détenue par l’État indique avoir déjà identifié le fournisseur et annonce les premiers essais dès septembre prochain.
Centre multiplexage
La mise en place de la TNT dans le pays prévoit l’installation d’un centre multiplexage à Ouagadougou et 35 stations de diffusion dans les zones urbaines comme Bobo Dioulasso, Seba, Fada N’Gourma pour couvrir l’ensemble du territoire.
« Nous espérons, sans délai d’écart entre les sites, démarrer les premiers essais d’ici à septembre prochain. Mais, les sites seront mis en marche progressivement pour couvrir 100 % du pays », précise Kadidia S. Savadogo.
Avec le système actuel de diffusion analogique, le taux de couverture télévisuelle n’excède guère 50 % du Burkina Faso et la plupart des télévisions privées concentrent leur aire de couverture aux principales agglomérations du pays.
Programmes
Le calendrier prévisionnel de la SBT table sur une mise en service intégrale de la TNT au Burkina pour la fin 2017.
« Avec la TNT, l’enjeu pour nous est de libérer les fréquences et de rationaliser leur utilisation. Selon nos spécifications techniques, une fréquence pourra accueillir entre 15 et 20 chaînes », indique Kadidia S. Savadogo.
Le paysage audiovisuel burkinabè est composé, aujourd’hui, d’une dizaine de chaînes de télévision : Al Houda TV, CVKa, Impact TV, TV Maria, TVZ, Canal3, SMTV, Burkina Info et la Radio télévision du Burkina (RTB – publique).
En sa qualité d’opérateur de diffusion de la TNT, la Société burkinabè de télédiffusion entend proposer un ensemble à terme des services comme la vidéo à la demande, mais également des programmes d’informations relatifs à l’éducation et à la santé.
« Tous ces services seront accessibles à partir des décodeurs mis en place pour les populations », explique Kadidia S. Savadogo.
Afin de définir les coûts de ses prestations aux télévisions, éditrices de services, la SBT a commandité une étude dont les résultats sont attendus au cours des prochains mois.
avec jeuneafrique