C’est un séisme pour l’Europe. Les Britanniques ont décidé de quitter l’Union européenne (UE), un véritable désaveu pour leur Premier ministre David Cameron, qui a dans la foulée annoncé son intention de démissionner.
Le camp du « leave » aura donc gagné la bataille. Selon les résultats définitifs publiés vendredi 24 juin, 51,9% des électeurs ont voté pour le Brexit lors du référendum organisé jeudi, marqué par une participation importante (72,2%).
Un pays divisé
Une victoire serrée, et dont les résultats démontrent par ailleurs un pays divisé. Alors que Londres, l’Écosse et l’Irlande du Nord voulaient rester dans l’UE, le nord de l’Angleterre ou le Pays de Galles ont largement voté contre.
Ce Brexit pourrait donc ouvrir la porte à un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Écosse. La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a déclaré vendredi que sa région « voit son avenir au sein de l’UE ». Même appel en Irlande du Nord, où le Sinn Fein, favorable au maintien dans l’UE, a appelé à un référendum sur une Irlande unifiée.
David Cameron annonce sa démission
Si le Brexit est un coup de massue pour l’Europe, il l’est aussi pour David Cameron, qui avait appelé les Britanniques à voter en faveur d’un maintien dans l’UE. Dans la foulée des résultats définitifs, il a donc annoncé vendredi son intention de démissionner de ses fonctions de Premier ministre pour laisser à un autre le soin d’engager les négociations de sortie de l’Union européenne.
« Les Britanniques ont pris une décision claire (…) et je pense que le pays a besoin d’un nouveau leader pour prendre cette direction », a déclaré David Cameron. Il a précisé qu’il resterait en place jusqu’à l’automne et la désignation d’un nouveau leader par son Parti conservateur lors de son congrès en octobre.
Les bourses mondiales plongent, des conséquences pour l’Afrique
Entré dans le bloc européen en 1973, le Royaume-Uni est le premier pays à le quitter après 60 ans de construction européenne. Et forcément, un tel séisme a de fortes répercussions sur l’économie mondiale.
Vendredi matin, le départ de l’UE de la cinquième puissance économique mondiale a fait plonger la livre britannique, tombée à son plus bas depuis 1985. Un net recul a également été observé sur l’ensemble des Bourses européennes, du même ordre de grandeur que celui observé lors de la crise de 2008. Deutsche Bank s’effondrait ainsi de plus de 16% comme BNP Paribas et Société Générale de plus 25%.
Le Brexit devrait également avoir des conséquences pour l’Afrique. Plusieurs accords commerciaux entre le Royaume-Uni et des pays africains pourraient ainsi être renégociés, puisqu’ils ont été conclus via l’UE, détaille The Africa Report. Selon le gouverneur de la Banque centrale kényane, Patrick Njoroge, le vote des Britanniques pourrait même faire perdre 0,1% de croissance à l’économie, déjà proche de la récession.
avec jeuneafrique