Donald Trump espère que le « Brexit » convaincra les Américains de refermer eux aussi leurs frontières.
Le succès du Brexit est du pain béni pour le candidat à la présidentielle américaine Donald Trump. Le partisan du « America first » salue la manière dont les Britanniques entendent reprendre le contrôle de leur pays. Son appel à refermer les frontières américaines n’en aura que plus de poids, estime-t-il.
« Je vois un parallèle entre le Brexit et le soutien dont je dispose aux Etats-Unis », a-t-il réagi lors d’un déplacement en Écosse, où il inaugurait la réouverture de l’un de ses parcours de golf.
e milliardaire s’est également fendu d’un communiqué, dans lequel il salue la manière dont les britanniques ont exercé « leurs droits sacrés ». « Ils ont voté pour reprendre le contrôle de leurs propres politiques, de leurs frontières et de leur économie », s’est-il félicité.
Réaffirmer « l’indépendance » des Etats-Unis
Il veut profiter du Brexit pour renforcer l’axe historique qui unit le Royaume-Uni et les Etats-Unis. « L’administration Trump s’engage à renforcer ces liens avec une Grande-Bretagne libre et indépendante », a-t-il lancé. « En Novembre, les Américains auront l’opportunité de réaffirmer leur indépendance. Ils auront une chance de rejeter les règles fixées par l’élite mondiale », conclue-t-il.
Obama : un communiqué extrêmem
Hormis Donald Trump, les personnalités américaines sont toutefois peu nombreuses à se réjouir de la décision britannique. Barack Obama a publié un communiqué extrêmement sec, où transparaît sa déception : « Les citoyens du Royaume-Uni se sont exprimés, nous respectons leur décision », a-t-il commenté sobrement, en assurant que Londres, comme l’Union européenne, resteraient des « partenaires indispensables pour les Etats-Unis ». En perdant un allié de poids au sein de l’Union européenne, l’Amérique a pourtant de fortes craintes de perdre l’influence qu’elle exerce sur le Vieux continent.
« Le référendum va entraîner un repli sur soi de l’Europe »
« Le Royaume-Uni ne sera plus autour de la table quand l’Union européenne devra prendre les décisions difficiles », regrette Wendy Sherman, qui a négocié l’accord nucléaire avec l’Iran au nom des Etats-Unis. « Le référendum va entraîner un repli sur soi de l’Europe. Elle sera moins apte à gérer la crise ukrainienne, les pressions russes, la crise des migrantes et la lutte contre le terrorisme », ajoute-t-elle.
Le dommage pourrait être aussi économique. « Il n’y a que des résultats négatifs à attendre », a résumé le secrétaire au Trésor Jack Lew, quelques jours avant le vote. La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne fait peser un risque de récession en Europe – le premier partenaire commercial des Etats-Unis. Elle affaiblit la livre sterling et l’euro, accentuant d’autant la flambée du dollar. C’est une mauvaise nouvelle pour les exportateurs américains, qui auraient encore plus de mal à vendre leurs produits à l’étranger – ceux-ci devenant automatiquement plus chers.
avec lesechos