Ecobank Transnational Incorporated a reçu des investisseurs des réponses contrastées, sur les principaux marchés financiers africains où le groupe est coté. Au Nigéria, ses actions étaient en baisse de 5% à la fin de la journée du lundi 20 juin 2016. Sur la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières ( BRVM), basée à Abidjan, elles ont terminé sur une hausse globale de 3,5%, après avoir débuté sur une hausse de 6% en début de matinée. Il n’est pas exclu que les investisseurs du marché financier nigérian aient voulu réaliser des prises de bénéfices avant la consolidation.
Le groupe a pourtant envoyé de nouveaux signaux aux investisseurs à l’occasion de ses deux assemblées générales (ordinaire et extraordinaire) qui se sont tenues le 17 juin 2016 à son siège de Lomé. Au-delà de l’annonce d’un dividende, le premier depuis 2012, ETI a indiqué qu’il consoliderait ses actions en raison de 20 anciennes contre une nouvelle, ce qui en porterait la valeur nominale actuelle de 2,5 cents $ à 50 cent $
La décision de regroupement de ses actions sur les différents marchés financiers où il est coté n’a pas été commentée, et un courrier adressé à ses services de communication est encore dans l’attente de réponse.
Techniquement cependant, les experts de marchés financiers s’accordent à dire, que la décision d’une entreprise de consolider ses actions est souvent prise dans le but de redonner de la valeur aux titres et de leur éviter une trop grande volatilité. L’autre objectif peut aussi d’être de satisfaire les investisseurs institutionnels, dont certains ne sont pas toujours à l’aise avec des titres ayant des valeurs résiduelles (Pennies Stock)
Sur la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières les actions d’ETI n’ont pas encore atteint la valeur nominale de 2,5 centimes de dollars US, mais elles s’en approchent. Malgré la hausse du jour, elles sont actuellement à 35 FCFA (6 centimes de dollars US), en recul de 47% depuis juillet 2015. Sur le Nigeria Stock Exchange, leur valeur a clôturé à 16,15 nairas (environ 8,5 centimes de dollars US) en repli de 26,7% (en dollar) par rapport à vendredi dernier.
L’année 2015 a été difficile pour Ecobank, avec un gonflement des créances douteuses, qui a plombé sa marge bénéficiaire. Dans le cadre d’une récente présentation de faits et chiffres, son management a rassuré les investisseurs de la BRVM, du NSE (Nigéria) et du Ghana Stock Exchange, qu’il travaillerait réduire ce niveau de créances douteuses. Mais celles-ci ont continué de progresser depuis le début d’année, et s’affichent désormais à 555 millions $ soit 9,5% de l’encours total des prêts effectués au terme du premier trimestre 2016 (contre un objectif pour 2016 de 7,5% seulement)
Le groupe garde cependant de la marge pour la rémunération de ses actionnaires. Même si sa trésorerie disponible a chuté de 54,9% depuis le pic des dix dernières années atteint en 2012(1,47 milliard $), elle si situait à 649 millions $ au 31 décembre 2015. Par ailleurs, même si les proportions sont encore faibles, ETI a continué d’améliorer ses ratios de prêts octroyés sur le volume total des dépôts de la clientèle, réduisant l’écart à seulement 31,4%, contre près de 33,2% il y a deux ans
Le groupe espère encore faire remonter l’encours de ses dépôts de 2% et maintenir son niveau des crédits accordés à l’économie. A la fin du premier trimestre 2015, il affichait un repli de 6% sur l’encours global de ses dépôts et un repli de 9% sur le volume des crédits accordés à l’économie. ETI a aussi prévu de limiter son ratio de coûts sur revenus à 60% mais reste sur une performance de seulement 64,5%.
Un de ses objectifs de moyen terme, sera aussi d’accroître ses parts de marché et sa rentabilité au Nigéria, son lieu d’opérations les plus importantes.
avec agenceecofin