Bamako – Le groupe jihadiste Ansar Dine a revendiqué mardi les attaques du week-end dernier contre deux localités du Mali proches de la Mauritanie et de la Côte d’Ivoire, et menacé de s’en prendre à ces deux pays.
L’attaque samedi matin contre un camp militaire à Nara (centre) a fait trois tués parmi les militaires maliens, ainsi que neuf chez les assaillants, selon le gouvernement, tandis qu’à Fakola (sud) dimanche, des bâtiments administratifs et de sécurité ont été saccagés.
“Nous revendiquons l’attaque de Nara et celle de Fakola, terres d’islam, pour punir les ennemis de l’islam”, a déclaré par téléphone Ismaël Khalil, membre d’Ansar Dine, un des groupes jihadistes qui ont contrôlé le nord du Mali de mars-avril 2012 jusqu’au lancement, en janvier 2013, d’une intervention militaire internationale à l’initiative de la France.
“Nous allons multiplier les attaques en Côte d’Ivoire, au Mali et en Mauritanie, des pays qui travaillent avec les ennemis de l’islam”, a affirmé à l’AFP ce prédicateur radical malien.
Formé à l’école coranique dans la région de Mopti (centre), avant
d’effectuer des séjours en Arabie saoudite et au Nigeria, Ismaël Khalil, qui
appartenait à une secte islamiste, avait rejoint en 2012 dans le Nord le chef
d’Ansar Dine, Iyad Ag Ghaly, a indiqué à l’AFP une source de sécurité malienne.
Les attaques jihadistes ont commencé à déborder du Nord vers le centre du
pays, limitrophe de la Mauritanie, depuis le début de l’année, mais le Sud,
frontalier de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, était épargné jusqu’à
l’attaque de Misséni le 10 juin, au cours de laquelle un militaire malien
avait été tué et deux autres blessés.
Deux autres groupes radicaux alliés d’Ansar Dine “ont également participé
aux attaques de ce week-end”, a affirmé à l’AFP une source sécuritaire
malienne, précisant qu’ils étaient “composés de Maliens et d’étrangers qui
tentent de s’implanter au Centre et vers la frontière ivoirienne”.
Un ancien altermondialiste malien, Tahirou Bah, a aussi revendiqué les
attaques de Nara et Fakola au nom du Mouvement populaire pour la libération du
Mali (MPPLM), se présentant comme le secrétaire général d’un mouvement armé
“basé à la frontière avec le Burkina Faso”.
“Nous revendiquons les attaques de ce week-end. Nous sommes un groupe armé qui veut le changement de régime au Mali. Nous sommes laïcs”, a déclaré à
l’AFP M. Bah, qui a dirigé un mouvement altermondialiste, “les Sans-voix”,
ayant participé il y a quelques mois à un rassemblement contre la France.