Macky Sall (photo), le président de la République, a signé le 16 avril 2018 un nouveau décret qui approuve finalement la cession de l’opérateur de téléphonie mobile, Tigo Sénégal, à Saga Africa Holdings, le consortium formé par les sociétés Teyliom Telecom, NJJ et Sofima, appartenant respectivement à Yérim Sow, Xavier Niel et Hassanein Hiridjee.
D’après une source proche du dossier, que cite Jeune Afrique, Macky Sall a « été convaincu par l’expérience du trio Sow-Niel-Hiridjee, constitué d’experts en télécoms, capable de générer de la valeur ajoutée pour ses clients et ses collaborateurs, en droite ligne des axes du plan Sénégal Emergent. Comme partout où ils se sont installés, les nouveaux propriétaires de la marque vont mettre en place des prix très compétitifs qui permettront de redonner du pouvoir d’achat au Sénégalais ».
Ce nouveau décret, signé lors de la visite du Chef d’Etat sénégalais en France, prend à contre-pied Wari Group qui jouissait pourtant, il y a encore quelques jours, du soutien du Chef de l’Etat. En effet, le 2 août 2017, au début de la bataille opposant Tigo Sénégal à Wari Group, Macky Sall avait approuvé par décret la cession de la filiale de Millicom International Cellular (MIC) à la société de transfert d’argent et de services financiers. L’action, interprétée comme l’appui du président de la République à un investisseur local, avait été saluée au Sénégal.
Mais Vivian Kobeh, la porte-parole du groupe MIC, avait souligné que ce décret, n’ayant pas de valeur contraignante, ne changeait rien à la décision du groupe télécoms luxembourgeois d’annuler la vente de sa filiale sénégalaise à Wari Group. Une décision justifiée par le défaut de versement par Wari des frais d’acquisition de Tigo Sénégal dans les délais impartis. Selon l’accord de vente, signé le 2 février 2017, le paiement devait intervenir le 2 juin 2017. Mais au 28 juillet 2017, rien n’était fait.
En décembre 2017, suite à la demande d’arbitrage déposée par Wari auprès de la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale à Paris, contre Millicom et les sociétés Teyliom Telecom, NJJ et Sofima, Macky Sall avait appelé les différentes parties à une résolution du conflit à l’amiable. Le chef de l’Etat avait souligné que, dans le cas contraire, l’Etat prendrait ses responsabilités.
Avec agenceecofin