Pour trouver la réponse, il faut se rendre dans la province kenyane de Nyanza, près du lac Victoria.
Le nom de Barack Obama a toujours intrigué les Américains, mais parfois pour les mauvaises raisons. Donald Trump, le milliardaire en passe de remporter l’investiture républicaine, a régulièrement évoqué par le passé les origines du président et de son second prénom d’origine arabe, Hussein.
Does Madonna know something we all don’t about Barack? At a concert she said “we have a black Muslim in the White House.”
«Est-ce que Madonna sait quelque chose que nous ne savons pas sur Barack? À un concert elle a dit que nous avions un musulman à la Maison Blanche.»
Aujourd’hui, les médias américains se sont penchés, plus sérieusement, sur l’origine de son nom de famille, que l’on entend tous les jours un peu partout dans le monde mais dont on ignore tout. Il faut pour cela regarder de près de vieilles lettres écrites par son père, Barack Hussein Obama Sr, et publiées ce samedi 18 juin sur le site du New York Times. «Je suis né dans un petit village dans le centre du Nyanza, écrit-il dans une demande de bourse à l’African American Institute en 1959. Mon père subvenait aux besoins de sa famille en étant cuisinier dans des maisons en Europe. Ma mère travaille sur notre terrain pour fournir de la nourriture. J’ai quatre sœurs et deux frères.» Nyanza est une des provinces du Kenya, située à l’ouest du pays et au nord-est du lac Victoria. La présence de la tribu des Luo, dont faisait partie le père du président américain, y est très forte.
C’est là-bas qu’un journaliste du Washington Post, Max Bearak, a travaillé pendant l’été 2010, pour l’institut de recherche médicale kényan. «L’institut voulait répertorier tous les patients dans la région, qui étaient plusieurs centaines de milliers, écrit-il sur le site du journal américain. La plupart étaient Luo. Un aspect de la culture Luo a rendu le travail presque impossible: le nom de famille des membres de la tribu.»
Un Luo n’hérite pas du nom de ses parents comme chez nous, il est parfois déterminé en fonction des circonstances de sa naissance. «Par exemple, tous les garçons nés à l’aube portent le nom Onyango. Les garçons de minuit ont Odour. Au crépuscule? Odhiambo. Les équivalents féminins sont: Anyango, Aduor et Adhiambo.» D’autres ont des noms qui dépendent sur la vie de leur famille, y compris lorsqu’il y a des disputes pour des terres.
Une dernière catégorie de noms de famille, à la différence des autres, correspond au contraire à quelque chose qui se transmet de génération en génération. C’est le cas de la famille Obama.
«Obama veut dire “se pencher” ou “boiteux” dans la langue Luo, explique Max Bearak. Certaines personnes dans le Nyanza disent que les ancêtres d’Obama avaient une façon très particulière de marcher, leur valant ce nom. Étant donné la taille au-dessus de la moyenne d’Obama et sa foulée distinctive, qu’il a héritée de son père, il paraît logique de dire que la caractéristique liée à ce nom s’est évanouie avec le temps.»
Avec Slate