La cérémonie d’ouverture de La 50e édition des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement s’est deroule ce mardi 26 mai a Abidjan en présence de plusieurs chefs d’Etats africains dont SEM Alassane Ouattara, Yayi Boni et Oumar Bongo.
Albert Toikeusse MABRI, Ministre d’Etat, Ministre du Plan et du Développement, Président du Comité National d’organisation a livré, au cours de cette cérémonie le message du gouvernement ivoirien.
Excellence Dr Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire et Madame,
Excellence Monsieur Robert MUGABE, Président du Zimbabwé, Président en exercice de l’Union Africaine et Madame,
Excellence Madame Helen JOHNSON, Présidente de la République du Libéria,
Excellence Monsieur Yahi BONI, Président de la République du Bénin, Président en exercice de l’UEMOA,
Excellence Monsieur Ali BONGO ODIMBA,
Excellence Monsieur MAHAMADOU Issoufou, Président de la République du Niger,
Excellence Monsieur Filipe NYUSI, Président de la République du Mozambique,
Monsieur le Vice-Président du Ghana,
Excellences Messieurs les Chefs de Gouvernement de la République Démocratique du Congo, du Cap-Vert et de la Côte d’Ivoire,
Excellences Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République de Côte d’Ivoire,
Excellences Mesdames et Messieurs les Gouverneurs du Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD),
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire,
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants du Corps Diplomatique,
Monsieur le Président du Groupe de la BAD,
Mesdames et Messieurs de la Haute Direction du Groupe de la BAD,
Messieurs les Anciens Présidents du Groupe de la BAD,
Mesdames et Messieurs les Administrateurs,
Mesdames et Messieurs les Elus,
Mesdames et Messieurs les Hauts Représentants du Secteur Privé et de la Société Civile,
Eminents Ministres des Cultes,
Distingués Chefs Coutumiers,
Mesdames et Messieurs les Experts,
Mesdames et Messieurs des Presses Nationales et Internationales,
Honorables Invités,
Mesdames et Messieurs,
Nous voici donc à Abidjan au Siège de la Banque Africaine de Développement (BAD) après une décennie de délocalisation dans la ville sœur de Tunis. Nous voici à Abidjan après moult péripéties où doute, crainte et espoir ont cohabité.
Oui le Groupe de la BAD est de retour chez elle, sur la terre d’Eburnie qui a connu dès 1965 les balbutiements de son enfance heureuse, entretenu son adolescence turbulente et joyeuse et enregistré ses pas adultes solides et rassurants.
Mesdames et Messieurs,
Abidjan est heureuse d’accueillir le retour de l’enfant prodige auréolé de couronnes, triple A sur plusieurs années, 80 pays membres, 100 milliards de capital, premier instrument
de la lutte contre la pauvreté et de développement du Continent. C’est d’ailleurs dans cette visée que va être lancé Africa 50, destiné à combler le déficit en infrastructures, condition d’une croissance solide et durable, porte d’entrée dans l’Emergence attendue de tous les Africains.
Bienvenue, Welcome, Ben-vindo, Maraba, Karibu, Akwaba à Abidjan, ville Carrefour, ville de l’Hospitalité, Capitale de la Fraternité et de la Culture sans frontière; ville Africaine.
Je salue la présence de tous les Chefs d’Etat et de Gouvernements qui ont bien voulu effectuer le déplacement à l’occasion de ces Assises de la Banque Africaine de Développement.
Votre présence, Excellences, témoigne de l’importance que vous accordez aux questions de développement de notre Continent et de vos pays respectifs. Merci d’être venu
Je souhaite la bienvenue aux Hautes Personnalités, à tous les dirigeants, cadres, amis (es) et partenaires de la Banque Africaine de Développement et de l’Afrique. Vous êtes chez vous.
Excellences, Mesdames et Messieurs
Pour en arriver là, pour connaître ce jour heureux, il y a des hommes, des femmes et des Etats qui y ont contribué de manière notable, à qui je voudrais maintenant m’adresser.
D’abord et avant tout à Son Excellence, Monsieur le Président Alassane OUATTARA.
Monsieur le Président de la République, ce retour de la BAD est le résultat de votre disponibilité légendaire, de la qualité de votre Gouvernance à la tête d’une Côte d’Ivoire qui gagne mais aussi et surtout de la confiance que vous inspirez à vos concitoyens et au monde entier.
Oui, Mesdames et Messieurs, j’ai dû réveiller Monsieur le Président de la République de nuit pour m’aider à décanter une situation bloquée et il a fallu qu’à Tokyo, à l’occasion d’une session décisive du CCG 2012, je rappelle aux participants qu’il s’agissait du retour de la BAD dans cette Côte d’Ivoire dirigée par Monsieur Alassane OUATTARA qui sera le dernier à détruire notre instrument commun, pour que tous me comprennent et me soutiennent. Merci Monsieur le Président.
Monsieur le Président de la République,
Au-delà de votre appui aux négociations, y compris votre déplacement à Arusha, c’est la normalisation en Côte d’Ivoire qui a facilité le retour de la Banque. Je n’oublierai pas d’évoquer les immenses sacrifices financiers que vous avez autorisés dont plus de 26 milliards pour la réhabilitation de l’Immeuble CCIA, siège provisoire de la BAD, offert gracieusement par la Côte d’Ivoire, la voirie et l’éclairage public d’Abidjan, l’équipement des services de sécurité et de protection civile, la réhabilitation et l’équipement de l’Hôtel Ivoire qui accueille les présentes Assemblées Annuelles ainsi que les abandons d’importantes ressources fiscales, en particulier dans le secteur de l’immobilier.
Monsieur le Président de la République,
La BAD est à Abidjan grâce au Grand Homme que vous êtes et que je salue avec toute l’assemblée pour dire au nom de tous les Gouverneurs ici présents et des Etats qui les ont mandatés : « Merci Monsieur le Président, Thank a lot, Obligado, Shoukouran, Président Alassane OUATTARA for all you have done for ADB and Africa. May God protect you ».
Excellences, Mesdames et Messieurs
Au moment où la Banque regagne son siège, notre pays a retrouvé la stabilité politique et sociale et s’est engagé dans un processus de relance économique vigoureuse. La sécurité s’est considérablement améliorée pour se retrouver au niveau 1.3 selon les Nations Unies. Grâce au dispositif mis en place par le Gouvernement, l’épidémie à virus EBOLA n’a pu pénétrer sur le territoire ivoirien. L’environnement général dans lequel évolue la Banque continuera de s’améliorer sous la houlette du Dr Alassane OUATTARA, Président de la République.
Excellences, Honorables invités
Mesdames et Messieurs,
J’associe à ces remerciements, le Premier Ministre Kablan DUCAN pour son implication personnelle dans le suivi de ce dossier ainsi que l’ensemble des membres du Gouvernement et les services de l’Etat pour leur dévouement.
Excellences, Honorables Invités,
Mesdames et Messieurs,
Comment remercier le Gouvernement et le peuple Tunisien qui ont offert leur hospitalité à la BAD pendant dix (10) ans et ce dans des conditions particulièrement difficiles. La Tunisie a fait preuve de générosité à l’égard de l’Institution qui a écrit ses plus belles pages au bord de la Méditerranée. Je prie la délégation Tunisienne de transmettre aux plus hautes autorités de leur pays, l’expression de notre infinie gratitude.
Mesdames et Messieurs,
L’appui constant et inestimable du Président KABERUKA, de la Haute Direction du Groupe de la BAD et de nombreux administrateurs a été précieux. La compréhension du Conseil d’Administration et l’adhésion finale des Gouverneurs au projet du retour de la Banque à Abidjan ont été capitales.
Enfin, le personnel de la BAD est à féliciter dans la procédure.
Merci à vous tous d’avoir favorisé les moments exceptionnels que nous partageons présentement.
Distingués participants,
Honorables Invités, Mesdames et Messieurs
Après les Assemblées annuelles de 2010, nous voici à nouveau réunis à Abidjan dans un contexte tout à fait différent à l’occasion de la cinquantième rencontre annuelle des instances de notre Institution.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Sous le leadership du Président KABERUKA la Banque s’est transformée. Elle a rationalisé ses politiques d’intervention en adoptant plusieurs cadres stratégiques axés sur les résultats dont le dernier en date est la Stratégie à long terme 2013-2022.
La note AAA a permis à la BAD de mobiliser d’importants fonds sur les marchés financiers.
De nouveaux pays ont rejoint la Banque. Le FAD et le FSN ont été reformés et leurs ressources concessionnelles ont connu également des augmentations sur la période.
Les résultats opérationnels de la Banque ont été robustes au cours de ces dix dernières années.
Un intérêt accru a été accordé aux opérations régionales avec un accent sur les infrastructures et le secteur financier. La Banque a su réagir rapidement pour soutenir les Etats dans les moments difficiles suite à la crise financière de 2008-2009.
Aujourd’hui, la Banque présente une santé financière excellente et sa capacité à supporter le risque est solide. Nous remercions les actionnaires pour leur ferme soutien. Aussi, l’ensemble des Gouverneurs se joint-il à moi pour rendre un hommage mérité à vous, Président KABERUKA, pour la qualité de votre leadership et de votre gestion au cours de ces dix dernières années. Avec l’autorisation des Chefs d’Etat, je voudrais vous inviter, Mesdames et Messieurs à saluer le Grand Bâtisseur de l’Afrique ambitieuse qu’est le Dr Donald KABERUKA, digne fils de notre continent.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Notre Banque a 50 ans. Les commémorations de cet anniversaire aujourd’hui coïncident avec l’élection du nouveau Président de la Banque.
Il nous plait de vous rappeler que le 4 novembre 1964, les ministres de 23 États africains indépendants se rencontraient à Lagos, au Nigeria, pour la réunion inaugurale du Conseil des gouverneurs de la Banque.
La jeune Institution s’est vue confier une double mission : transformer socialement et économiquement l’Afrique, et stimuler l’intégration économique du continent – une mission toujours d’actualité. Progressivement, tous les 31 autres pays du continent et 26 pays non-africains vont rejoindre le Groupe. La création des guichets FAD et FSN respectivement en 1973 et 1976 pour les prêts et dons bonifiés ont été des faits marquants.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
La Côte d’Ivoire a joué un rôle important dans l’histoire de la création de la Banque. Le Président Houphouët-Boigny, ce grand visionnaire a été un des pères fondateurs de la BAD. Il a joué un grand rôle pour taire les clivages idéologiques, autour de la création de la Banque.
Le Président Houphouët-Boigny accepta d’accueillir le Siège de la Banque et mit tout en œuvre pour faciliter son établissement en 1965.
Le personnel de la Banque se résumait à une dizaine de personnes. Aujourd’hui l’effectif de grande qualité, reparti sur tout le continent, avoisine 1600 personnes.
La Banque a pris de l’envergure pour devenir une Institution de calibre mondial, dotée d’une solide assise financière et d’un bilan opérationnel robuste. Elle a vécu au rythme de l’Afrique. Elle a contribué à la croissance économique et à l’amélioration des conditions de vie des africains. Elle a apporté son concours aux grandes initiatives telles que l’allègement de la dette extérieure des pays et l’intégration régionale, avec entre autre le NEPAD. Elle a pris part aux efforts de sortie de conflits.
La Banque a joué un rôle essentiel dans la mise en place et la promotion d’autres Institutions africaines de développement dont AFRICA RE, Shelter Afrique, AFREXIMBANK, l’Institut Multilatéral d’Afrique et l’ACBF.
Nous rendons donc ici un vibrant hommage aux pionniers et aux fondateurs de la BAD pour leur vision. Nous saluons tous ceux qui ont rendu cette aventure possible Je remercie tous les Etats membres non régionaux dont la confiance et l’implication ont permis de réaliser ces résultats.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
A l’entame des 50 prochaines années, le continent reste confronté à de nombreux défis, malgré les progrès accomplis et les taux de croissance soutenus constatés ces dernières années.
En effet, au niveau institutionnel, peu de pays ont été capables de mettre en place de véritables machines administratives modernes, compétentes et résilientes pour concevoir et conduire efficacement les programmes de développement.
Sur le plan économique, les ressources naturelles occupent toujours une place relativement importante dans la croissance et le processus de transformation des structures de production avance timidement.
Sur le plan social, dans un contexte de forte croissance urbaine et démographique exacerbée par la pauvreté et le chômage des jeunes, la décennie de croissance n’a pas été suffisamment inclusive.
Au niveau environnemental, l’Afrique reste le continent le plus vulnérable par rapport aux effets des changements climatiques.
Excellence, Mesdames et Messieurs,
Pour atténuer ces problèmes au cours des 50 prochaines années, il faut d’abord, dans le contexte international contraignant actuel, trouver les bonnes politiques économiques.
Ensuite, il faut que nos pays mobilisent plus de ressources financières internes et externes mais aussi assurer leur allocation efficace.
La Paix, la démocratie, la stabilité macro-économique, la transformation structurelle, clé de voûte de la croissance inclusive et l’intégration restent pour nous à la fois des challenges et des moyens du succès attendu.
La BAD, plus que toute autre Institution, est à même de comprendre ces enjeux. La BAD post 2015 devra soutenir nos pays à trouver les bonnes politiques et stratégies, créer des espaces de liberté de manœuvre, mobiliser suffisamment de ressources et les allouer efficacement.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Nous sommes persuadés que le Président qui sera élu au soir du 28 mai prochain parmi les huit candidats, en provenance du Cap Vert, du Tchad, de l’Ethiopie, du Mali, du Nigeria, de la Sierra Leone, de la Tunisie et du Zimbabwe, a certainement son idée sur toutes ces questions majeures. Nous comptons sur son leadership, sa clairvoyance et son bon sens pour soutenir efficacement nos Etats à la quête de conditions de vie meilleures pour leurs concitoyens.
Nous comptons sur lui pour transformer la Banque. Nous voulons que la BAD soit une banque multiculturelle de développement de classe mondiale qui attire et retient des experts de haut calibre. La Banque dont nous rêvons est un centre d’innovation et d’excellence. Nous voulons une institution efficace, flexible, proche de ses clients et prompte à répondre à leurs besoins dans les situations difficiles. Nous espérons trouver le Président idéal parmi vous et souhaitons à chacun de vous bonne chance.
Que Dieu soutienne notre continent et le Groupe de la BAD sur ce chemin difficile.
Je vous remercie pour votre bienveillante attention.