Et si financer des projets solidaires était possible grâce à quelques clics ? C’est le pari du moteur de recherche Lilo. Plus de 60 000 internautes l’utilisent déjà pour transformer les « gouttes d’eau » récoltées à chaque recherche en dons destinés à des associations ou des entreprises solidaires.
Lancé en février 2015, Lilo fonctionne comme n’importe quel autre moteur de recherche. Sa différence ? Il reverse la moitié de l’argent généré par la publicité à des projets sociaux et environnementaux. 69 076 euros, c’est le montant total distribué aux associations ou aux entreprises soutenues par Lilo. Clément Le Bras, cofondateur, nous présente ce moteur de recherche solidaire.
Pourquoi avoir pensé à un moteur de recherche pour financer des projets sociaux et environnementaux ?
La création de Lilo, en 2015, part du constat qu’aujourd’hui, les problèmes sociaux et environnementaux sont connus de la majeure partie de la population, mais que, par manque de temps ou de solutions à apporter, les citoyens ne savent pas toujours comment agir. L’idée de Lilo est de proposer un moyen d’action concret aux internautes : prendre part au changement de manière simple et gratuite au quotidien en surfant sur la toile. Notre moteur de recherche amène à découvrir de nouvelles initiatives.
Chaque organisme que nous choisissons est porteur de projets ou déjà acteur d’un changement social, environnemental, sanitaire ou éducatif. Dans le domaine de la santé, nous avons les associations Cheer up ! et Médecins du monde, en agroécologie, Terre & humanisme et Agroécologie France Sénégal. Chaque semaine, de nouveaux projets s’ajoutent à la liste. Après une première validation par l’équipe de Lilo, qui s’assure que le projet répond bien aux exigences sociales et environnementales du site, l’action est mise en ligne et passe par une phase de sélection par les utilisateurs eux-mêmes. Enfin, le projet ayant reçu le plus de soutien de la part de la communauté est financé sur Lilo.
Comment financez-vous les projets ?
L’argent reversé aux associations et aux entreprises provient des liens commerciaux qui s’affichent lors des recherches sur Lilo. Peu d’internautes le savent, mais, trente euros par an et par utilisateur, c’est le montant que gagne un moteur de recherche grâce à ces liens. Le principe de Lilo est simple : une recherche est égale à une goutte d’eau, et mille gouttes d’eau valent environ deux euros. Pourquoi ce symbole ? Car chacun peut faire sa part, comme dans la légende du Colibri. Les internautes choisissent ensuite à quel projet ils vont donner leurs gouttes d’eau. Notre ambition est que toutes ces gouttes additionnées aient un réel impact environnemental et social. Plus il y aura d’utilisateurs et plus les initiatives soutenues seront financées. Une régie publicitaire se charge de trouver les entreprises qui souhaitent voir leur lien s’afficher, toujours en lien avec le mot-clef d’une recherche. Il n’y a pas automatiquement une publicité qui apparaît : tout dépend de la recherche effectuée.
Quelle différence existe-t-il entre Lilo et Google, par exemple ?
Notre démarche se veut transparente. D’ailleurs, nous communiquons la répartition du budget sur notre site : 50 % de nos revenus sont destinés aux dons pour les projets, 25 % au fonctionnement de Lilo, 20 % à la communication et 5 % à un programme de compensation carbone. Nous luttons également contre le ciblage publicitaire en protégeant les données. Aucun profil n’est créé, rien de personnel n’est stocké. Nous agissons pour protéger la vie privée de nos utilisateurs, en les désinscrivant des régies publicitaires et en anonymisant les adresses IP, par exemple. Ces actions sont automatiques dès l’installation de Lilo.
Contrairement à Google, nous ne développons pas nos propres algorithmes [les formules mathématiques qui permettent d’affiner la qualité des recherches], car cela demande énormément de moyens. Pour assurer la pertinence du résultat des recherches, nous faisons appel à un métamoteur, c’est-à-dire que l’on interroge à la fois Google, Yahoo et Bing lors d’une recherche. Nous utilisons de ce fait les serveurs de ces trois moteurs de recherche et, à chaque utilisation, l’énergie consommée entraîne de la pollution. C’est pourquoi une partie de nos revenus est reversée en compensation carbone à la Fondation GoodPlanet, organisme qui soutient financièrement des projets de réduction d’émissions de gaz à effet de serre partout dans le monde. Nos principes se rejoignent vers la construction d’un nouveau modèle de société.
Avec kaizen-magazine