L’équipe de France ne garde pas de très bons souvenirs de l’Albanie. Mais que dire de Dimitri Payet ? Car le revers concédé par les Bleus sur la pelouse de l’Elbasan Arena (1-0), le 13 juin 2015, avait mis à mal sa carrière internationale.
Titularisé au poste de meneur de jeu, le Réunionnais avait erré comme une âme en peine sur le terrain à tel point que Didier Deschamps avait décidé de le sortir à la mi-temps. «Je ne vais pas fustiger celui-là ou celui-là, avait lancé le sélectionneur à l’issue de la rencontre. Je vais analyser le match avec du recul, mais qu’ils aient 5, 10, 30 minutes ou un match entier, tous les joueurs doivent être le plus performant possible et ça n’a pas été le cas.»
Même s’il n’était pas le seul, Payet était le premier visé par cette diatribe, qui semblait sceller son avenir chez les Bleus. Et les matchs amicaux du mois de septembre sont rapidement venus renforcer cette impression, puisqu’il n’a pas été retenu par l’ancien capitaine tricolore malgré un début de saison flamboyant avec son nouveau club de West Ham. Il a également été ignoré par Deschamps pour les deux derniers rassemblements de l’année. «Dimitri n’a manqué que quatre sélections, en novembre il était blessé. Je ne l’avais jamais écarté», s’est toutefois défendu mardi l’ex-entraîneur de Monaco.
Bien qu’agacé par la situation et malgré une blessure à la cheville, l’ancien Marseillais a continué de briller sous le maillot des Hammers en Premier League, où il était considéré comme l’un des meilleurs joueurs du championnat anglais. Et contre toute attente, «DD» l’a rappelé en mars pour les deux ultimes rencontres avant sa liste définitive. Une chance inespérée que Payet n’a pas laissé filer avec une prestation convaincante aux Pays-Bas et un coup-franc magistral contre la Russie.
Sa présence à l’Euro est donc apparue comme une évidence, confortée par une préparation emballante. En seulement quelques semaines, il est même devenu indispensable aux Tricolores comme en témoigne sa frappe salvatrice, vendredi dernier, contre la Roumanie (2-1). «Il a franchi un cap, a indiqué Didier Deschamps. Aujourd’hui il a un volume de jeu plus important et il est au niveau international. Le mérite lui en revient car il a fait ce qu’il fallait pour atteindre ce niveau.»
Dimitri Payet est lui le premier surpris de ce qu’il lui arrive. «Si on m’avait dit il y a un an que ça se passerait comme ça, je n’y aurais pas cru, a confié le nouvel héros national. Je sais d’où je viens et je viens de loin.» Et plus rien ne semble pouvoir l’arrêter au moment de retrouver les Albanais avec un sentiment de revanche dans un stade Vélodrome qu’il connaît par cœur.
On remet ça demain face à l’Albanie pour notre 2e match de l’EURO !? On compte sur vous #FRAALB #FiersdetreBleus pic.twitter.com/1O1uDveiYV
— Equipe de France (@equipedefrance) 14 juin 2016
Avec Direct Matin