A Madagascar, le gouvernement vient d’autoriser, à nouveau, la population à aller travailler à l’étranger. Des cas de maltraitance, de tortures ou de viols de femmes de ménage malgaches avaient été rapportés ces dernières années dans des pays du Moyen-Orient. Une trentaine de morts avaient même été recensées. Pour mettre un terme à ces drames, l’Etat avait décidé d’arrêter totalement l’envoi de travailleurs en 2013 dans ces pays dits « à risques ». Bien qu’interdite, la migration continue souvent par des voies détournées comme Maurice, la Réunion ou encore l’Afrique de l’Est. L’Etat avait donc décidé de geler totalement l’envoi de travailleurs à l’étranger en 2015. Aujourd’hui, les autorisations reprennent au compte-goutte.
Il y aurait toujours actuellement environ 7 000 femmes de ménage malgaches dans les pays dits « à risques » : Liban, Jordanie, Koweit, Arabie Saoudite… Des pays dans lesquels les conditions de travail ne respectent pas toujours les droits de l’homme. L’envoi de travailleurs dans ces pays reste interdit, par contre des agréments sont à nouveau délivrés par l’Etat aux agences de placement de travailleurs pour les autres pays.
RFI a rencontré une des victimes. Avec le rêve de pouvoir échapper à la pauvreté et payer des études à ses enfants, cette femme avait tenté l’aventure. En 2010, elle part au Koweït pour être femme de ménage. Ce n’est qu’au bout de deux ans qu’elle réussit à s’enfuir.
« J’ai eu zéro, zéro »
« Quand j’étais là-bas, je vivais comme une esclave. Je travaillais dur, je ne mangeais rien et eux me frappaient. Chaque fois, j’ai eu un bleu… Chaque fois, chaque fois ! » Elle affirme également que là-bas, elle n’a jamais été payée. « Rien, rien ! Jusqu’à ce que j’arrive ici, à Madagascar, j’ai eu zéro, zéro ».
Elle garde encore aujourd’hui des séquelles psychologiques et physiques. C’est ce genre de drame que l’administration malgache veut éviter. Les ambassades et consulats, dans les pays d’accueil, vont être mobilisés et avant de pouvoir partir, les travailleurs devront désormais mieux se préparer.
« Deux langues étrangères au minimum »
« Les formations porteront donc sur le métier mais également sur deux langues étrangères, au minimum, et sur la culture du pays qui accueille ces travailleurs-là », a précisé Noëlison Rabearivelo, directeur général de la promotion de l’emploi.
Ce sont les agences de placement de personnel qui seront en charge de ces formations. Pour l’instant, seules onze ont reçu leurs agréments et uniquement pour trois pays à savoir l’Ile Maurice, les Seychelles et Hong Kong.
avec rfi