Afriland First Bank, premier groupe bancaire camerounais, effectue actuellement une émission obligataire privée de 15 milliards de FCFA, a-t-on appris d’une source proche du processus qui a requis l’anonymat, car l’opération n’est pas rendue publique en dehors du système financier. La banque aurait besoin de cet argent, pour renforcer ses fonds propres, et soutenir son programme d’expansion.
« En réalité Afriland veut se développer davantage et cela nécessite de gros investissements en capital notamment pour la construction des immeubles. De ce fait, elle a besoin de renforcer ses fonds propres afin d’être dans les ratios prudentiels édictés par la banque centrale des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) », a expliqué la source. La Banque dans le cadre de cet emprunt, offre un taux de 6%, pour une maturité de 7 ans. Une proposition qui ne semble pas optimale, selon plusieurs analystes
« Si ce taux-là est vrai, cela risque effectivement de ne pas être intéressant, car les délais sont trop long et personne ne sait ce que sera le niveau de progression de l’inflation d’ici là », nous a fait savoir un gestionnaire de portefeuille d’obligations. Les défis du groupe bancaire semblent avoir débuté en 2010, lorsque son résultat avant impôts a atteint son plus haut à 7,11 milliards de FCFA, pour un bénéfice net de 4,13 milliards de FCFA, mais en baisse de 24,8% par rapport à celui de l’année 2009.
Selon les derniers résultats financiers du groupe bancaire qui sont disponibles (ceux de 2012), son résultat net avait été de seulement 599,3 millions de FCFA, en baisse de 89,17% comparé à son bénéfice net le plus important réalisé au cours de la décennie 2003-2012, soit 5,11 milliards de FCFA. Or, dans le même temps, ses charges hors charges d’intérêts ont continué de progresser, atteignant 26,8 milliards de FCFA à la fin 2012 accentuant la pression sur son résultat avant impôts.
Mais il faut ajouter aussi que, parallèlement, l’encours des bénéfices non distribués à cette période (2012), avait atteint près de 35,2 milliards de FCFA, pour une trésorerie et des équivalents de 34,7 milliards de FCFA. A rappeler aussi que sa dette à court terme, la seule qui soit vraiment importante, n’était que 3,9 milliards de FCFA au 31 décembre 2012. Les rapports d’après 2012 n’ont pu être consultés.
Avec Direct Matin