Monsieur l’Ingénieur,
Par le biais de ce courrier, je viens auprès de vous solliciter des conseils. En effet, basé à Yaoundé, je dispose d’une parcelle de 1875 m2 à Bangoua (département du Ndé, région de l’Ouest du Cameroun). J’envisage investir dans l’aviculture moderne : poules pondeuses (activité principale) et poulets de chair (activité de soutien).
Il n’est pas conseillé d’élever pondeuses et poulets de chair dans le même bâtiment
1. Pouvez-vous me rassurer quant à la disponibilité d’un marché à court, moyen et long terme, tant pour les œufs de poules que pour les poulets de chair ?
2. Qu’en est-il des œufs de cailles ? Pouvez-vous me recommander de m’y investir également? Si oui, à quelles conditions ?
3. Pour un gain d’espace, surtout pour le moyen ou long terme, j’envisage construire mes poulaillers sur deux niveaux (R+1) :
– Pouvez-vous me rassurer sur le fait que l’élevage des pondeuses ou poulets de chair à l’étage ne pose aucun problème ?
– Quels sont les risques d’exploitation encourus ?
– Quel est le volet de mon activité (Poules pondeuses ou Poulets de chair) qui pourrait mieux être exploité à l’étage
4. Toujours pour un gain en espace, est-il pratique et profitable pour moi de prévoir un élevage (Poules pondeuses et/ou Poulets de chair) en cages étagées ? Si oui, quelles sont les dispositions à prendre ? Quelles conséquences encourt le projet ?
5. Pour ce qui est du choix de la forme juridique du projet, que me proposez-vous : un GIE ou une SARL ?
6. Pouvez-vous me communiquer les adresses des structures d’encadrement et de soutien en activité dans l’environnement de mon projet ?
Voilà, Madame / Monsieur l’Ingénieur, mes toutes premières préoccupations. Merci d’avance pour vos conseils.
Mathurin S. Z. – Yaoundé
Cher Mathurin,
En observant les prix pratiqués sur les produits de la volaille sur nos marchés aujourd’hui, on peut dire que ce secteur reste porteur. Par exemple à Yaoundé le prix moyen d’un œuf est de 75 FCFA, et celui d’un poulet de chair de 2 kg est de 2800 FCFA. Vous conviendrez avec nous que le prix est un indicateur du niveau de demande des produits de la volaille.
Pour les œufs de cailles (Coturnix Coturnix Japonica), il se pose un réel problème de commercialisation du fait qu’ils sont beaucoup plus sollicités pour ses vertus thérapeutiques. Et généralement, ce sont les personnes âgées qui s’y intéressent.
Pour votre projet d’élevage en batterie, vous pouvez le réaliser, seulement c’est un investissement très coûteux, il ne peut donc être amorti qu’à long terme. Vous devez aussi savoir que le modèle de construction des batteries (cages) diffère selon qu’il s’agit du poulet de chair ou de la poule pondeuse ; par exemple il faut prévoir un système de collecte des œufs pour les pondeuses, ce qui n’existe pas pour le poulet de chair. Aussi il n’est pas conseillé de réaliser simultanément les deux élevages (poulets de chair et pondeuses) dans le même bâtiment.
En conclusion si vous tenez à faire les deux élevages simultanément, nous vous conseillons de construire deux bâtiments, un pour chaque type d’élevage.
Pour la forme juridique de votre projet, nous vous conseillons d’adopter un GIE, car le régime fiscal du groupement est assez souple, puis malgré sa personnalité morale, il est exonéré de l’impôt sur le revenu et/ou l’impôt sur la société.
En ce qui concerne des structures d’encadrement et de soutien en activité dans l’environnement de votre projet, rapprochez-vous de l’IPAVIC (Interprofession Avicole du Cameroun), BP : 14466 Yaoundé; téléphone :(237) 22 01 16 27 / 99 72 12 94, Fax : (237) 22 31 75 87, email : jpfoudaottou@yahoo.fr
Peut-on produire le Ndolè à Edéa ?
L’espèce calvoana pousse bien à Edéa et mieux dans les bas-fonds
Je suis à Edéa et je voudrais me lancer dans la culture du Ndolè. Je viens vers vous pour que vous donniez toutes les informations nécessaires: avec quelles cultures peut-on l’associer, la période de culture, la vente et surtout s’il peut produire sur ma terre.
Ngon Mpeke II Eugénie – Edéa Cameroun
Chère Eugénie,
Le Ndolè est subdivisé en 2 principales espèces:
– L’espèce Vernonia amygdalena a des feuilles effilées et dures. Elle pousse facilement sur tous types de sols et de climat, est très résistante à la sécheresse. Cette espèce se multiplie essentiellement par boutures.
– L’espèce Vernonia calvoana à feuilles larges et molles, qui est exigeante en eau et affectionne particulièrement les sols riches en matières organiques. Cette espèce se multiplie par graines. Ses semences peuvent être récoltées sur des arbres adultes entre février et mars. Avant de le planter, il faut d’abord passer par une pépinière.
Vous pouvez donc cultiver ces deux espèces à Edéa, tout en sachant que l’espèce calvoana poussera mieux dans les bas-fonds et qu’il voudra enrichir votre sol au cas où il ne l’est pas.
Vous pouvez associer le Ndolè à presque toutes les cultures vivrières. En culture pure, vous pouvez utiliser des écartements de 1m X 1m, ce qui vous donnera environ 10 000 plants par hectare.
Le Ndolè se cultive mieux et donne de bons rendements en saison de pluies. Mais il peut aussi être cultivé dans les bas-fonds et les marécages.
Pour l’entretien du champ, il faut veiller à la propreté du champ car le Ndolè est très sensible aux attaques des insectes.
La récolte se fait environ 3 mois après la plantation. On peut procéder par l’ étêtage en cassant la partie supérieure de la tige ou de la branche, ou par l’effeuillage qui consite à récolter tout simplement les feuilles.
La vente se fait principalement de 3 manières:
– Vous pouvez vendre les ballots de feuilles fraîches immédiatement après la coupe.
– Vous pouvez le vendre après avoir lavé les feuilles. Le lavement des feuilles est une technique maîtrisée par nos ménagères.
– Et enfin, vous pouvez le vendre séché. Cette méthode nécessite l’utilisation de plusieurs équipements comme le séchoir, de grandes marmites et bassines.
Avec La voix du paysan