Les fêtes de fin d’année approchent à grands pas. Le poulet de chair a toujours été une grande opportunité d’affaires. Voici des informations qui vous aideront à coup sûr à améliorer vos performances d’élevage.
Le succès d’un élevage passe par une alimentation équilibrée.
Au Cameroun, plusieurs enquêtes effectuées récemment montrent que les faibles performances obtenues dans la plupart des élevages résultent du manque d’informations ou de formations. L’élevage du poulet de chair demande au préalable un savoir-faire qui peut être acquis sur le tas, par des stages, dans les fermes ou par la lecture des documents d’élevage de poulets de chair. L’alimentation est très souvent le principal facteur onéreux dans la production de volaille. De ce fait il est l’élément le plus important et représente 60 à 75 % du coût de production de poulet. Il faut souligner que le choix d’une bonne souche de poussin d’un jour, un logement adéquat, une alimentation équilibrée, un respect scrupuleux des règles d’hygiène et du programme de vaccination conduisent à des meilleurs résultats.
L’élevage est une activité qui exige un suivi régulier ; tous les jours, même le samedi, dimanche et jours fériés. Si vous décidez d’en faire, il faut être prêt à y consacrer tout le temps nécessaire. Quelques fois, vous pourrez avoir besoin du concours de toute la main-d’œuvre familiale pour des tâches spécifiques. Il faut aimer les oiseaux pour bien s’occuper d’eux. L’éleveur de poulet de chair est celui qui a un engouement pour les oiseaux et qui accepte sacrifier son temps pour eux. Le producteur qui veut tirer de cette activité des revenus ne doit plus exercer une autre activité de peur de compromettre la rentabilité de son exploitation par manque de concentration. L’alimentation des poulets, leur abreuvement, le suivi sanitaire (nettoyage régulier de la ferme, désinfection, vaccination), le contrôle de la croissance (prise de poids des oiseaux à l’aide d’une balance), le contrôle de l’ambiance dans le bâtiment et la ténue d’un cahier pour l’enregistrement des opérations de la ferme sont les tâches de l’éleveur du poulet de chair. Un bon éleveur de poulet de chair est celui qui est curieux, qui est toujours à la recherche permanente de l’information pour améliorer les performances de son élevage et par ricochet ses revenus.
Ce qu’il faut pour démarrer
Certains préalables sont incontournables dans l’élevage des poulets de chair
De l’espace
Vous avez besoin d’un minimum d’espace pour installer le bâtiment d’élevage. Un local de votre maison d’habitation peut être également utilisé à condition qu’il dispose d’une grande fenêtre grillagée pour l’aération, l’évacuation des gaz nocifs issus de la fermentation des fientes de poule.
Un capital
Ici il s’agit de l’argent nécessaire pour mettre votre projet en route. Le montant total dépendra de la taille du projet, c’est-à-dire du nombre d’oiseaux que vous voulez élever. En effet, en supposant que le bâtiment d’élevage est disponible et que la main d’œuvre est familiale, il faut prévoir un minimum de 1850 Fcfa d’investissement par poulet produit en 45 jours répartis comme suit :
– Poussin……………………..405 Fcfa 21,89 %
– Aliment……………….1312,3 Fcfa 70,94 %
– Produits vétérinaires et autres…….132,7 Fcfa 7,17 %
Total…………………1850 Fcfa 100 %
Une source d’approvisionnement permanente en intrants
Pour vous lancer dans ce projet, vous devez savoir où acheter les poussins d’un jour, les aliments et les produits vétérinaires nécessaires à la réussite de votre projet. Un point d’eau doit être situé à proximité de votre ferme pour un abreuvement à volonté de vos poulets. Les oiseaux doivent avoir de l’eau à profusion. Si les équipements sont électriques, s’assurer que le branchement n’est pas loin du site choisi. Eviter de constituer dans votre ferme des stocks de réserve (produits vétérinaires, aliments, eau), la provende par exemple ne doit pas être stockées pour plus de 3 mois.
Un marché pour l’écoulement des poulets
Il est bien beau de produire de bons poulets, encore faut-il les vendre et à temps. En effet, au fur et à mesure que le poulet grandit, sa consommation alimentaire augmente rapidement pendant que la quantité de chair qui se forme diminue ; Ceci signifie qu’après l’âge de 7-8 semaines après lequel le poulet doit être vendu, celui-ci consomme plus qu’il ne produit et le coût de production devient trop élevé. En claire, votre marge bénéficiaire diminue.
La localisation de votre élevage doit donc être à proximité d’une agglomération pouvant absorber toute votre production au moment voulu, à moins que vous ne produisiez sous contrat avec un grossiste ou une usine d’abattage. Si vous devez transporter vos poulets sur une grande distance, il faut prendre en compte le coût du transport qui contribue à diminuer votre bénéfice.
Des connaissances techniques
Nombreux sont ceux qui croient que l’élevage est facile et n’exige aucun effort particulier et c’est pourquoi ils aboutissent souvent à beaucoup de déception et même de frustration.
Ne vous y trompez pas ! Les races modernes de poulet sont beaucoup plus exigeantes que nos poules indigènes qui peuvent se débrouiller seules pour se nourrir et se protéger contre les intempéries.
Réponses à quelques préoccupations
– Les phases d’élevage : la phase de démarrage se passe dans un bâtiment appelé poussinière, dure 4 semaines, de 1 jour à 4 semaines d’âge. Elle correspond à une période très importante de la vie des jeunes poussins. La phase de croissance-finition va de 4 semaines à l’abattage ou la vente. Cette phase dure également 4 semaines au maximum et se déroule dans un bâtiment appelé bâtiment finition.
– L’emplacement de la ferme Elle doit être bâtie sur un endroit calme et sur un terrain bien nivelé, si possible électrifié afin de faciliter tous travaux d’entretien à l’intérieur du poulailler, alimenté en eau pour les poussins et pour le nettoyage du poulailler. L’orientation du poulailler se croise toujours avec la direction du vent. Le site doit être d’accès facile pour le ravitaillement en matière premières et l’évacuation des produits. Ses dimensions seront fonction de la taille de l’élevage. Il faut 1 m2 de surface pour 25 sujets en poussinière et 10 poulets par m2 en finition.
– Les souches à commander : il y a deux grands groupes, qui se diffèrent par leur croissance et par leur qualité de chair, la race de poulet précoce (Cobb ; Starbro ; Hubbard Isa ; Lohman white ; etc.), la race de poulet à cycle long (Tropic-bro ; Red-bro ; JA757 ; Vedette JL 15 ; etc.)
– L’alimentation : Pour chaque poulet produit, il faut prévoir en moyenne 4,5 à 5 kg d’aliment du démarrage à la finition (6 semaines). Pour chaque poulet, vous aurez besoin de 1-1,7 kg d’aliment démarrage. Il faut donc prévoir environ 17 sacs de 50kg d’aliment démarrage pour 500 poulets. L’aliment finition est donné à partir de la fin de la 4ième semaine d’âge. Prévoir 3 à 3,5 kg d’aliment «croissance » par poulet. Il faut donc prévoir environ 30 sacs de 50kg d’aliment finition pour 500 poulets. Le taux d’humidité de l’aliment doit être moins de 15%. Il faut éviter les aliments atteints de la moisissure. Pour minimiser les coûts, la meilleure manière serait d’utiliser la matière première disponible localement (maïs, soja, manioc,) tout en jouant sur les prix de ces ingrédients
Avec La voix du paysan