Après avoir remporté la Liga et la Coupe du Roi avec le FC Barcelone, le quintuple Ballon d’Or doit affronter cette affaire extra-sportive qui le poursuit depuis juin 2013, avant de rejoindre l’équipe d’Argentine aux Etats-Unis pour disputer la Copa America.
Le procès aura lieu au tribunal de Barcelone à partir de mardi et jusqu’au 2 juin, à peine quelques jours avant le premier match de l’Argentine, le 7 juin face au Chili.
Le joueur comparaîtra devant le tribunal le 2, comme les autres prévenus dont son père, Jorge Horacio Messi.
L’attaquant et son père sont accusés d’avoir utilisé des sociétés-écrans au Belize et en Uruguay, considérés à l’époque comme des paradis fiscaux, pour occulter des revenus dérivés des droits à l’image du footballeur entre 2007 et 2009.
Ils sont poursuivis pour trois délits de fraude fiscale pour un montant total de 4,16 millions d’euros (environ 4,6 millions de dollars). L’avocat de l’Etat, représentant les intérêts du Trésor public, a requis 22 mois et demi de prison et une amende équivalente au montant de la fraude présumée.
– ‘L’argent, c’est mon papa’ –
La stratégie de défense des Messi vise à éloigner la star de la gestion de sa fortune et à attribuer cette responsabilité à son père.
“J’ai signé, mais je ne regarde jamais les contrats, je ne sais pas ce que je signe”, aurait-il dit en septembre 2013 devant la juge d’instruction à Gava, commune au sud de Barcelone où il réside, selon des extraits de sa déposition publiés lundi par le journal El Periódico.
“La question de l’argent, c’est mon papa qui s’en occupe. Et j’ai confiance en lui”, aurait-il ajouté selon le quotidien.
“Il n’a rien à voir [avec cela], il ne fait que jouer au football”, assurait également son père Jorge Horacio, qui avait dans un premier temps rejeté la responsabilité sur un ancien partenaire, Rodolfo Schinocca.
Cet argument avait convaincu le parquet, qui avait demandé en vain le classement de la plainte contre Lionel Messi, argumentant qu’il n’avait fait que suivre les indications de son père “en qui il avait une confiance totale et aveugle”.
Une version rejetée par le juge d’instruction puis par l’avocat de l’Etat, rendue encore plus fragile par l’apparition de la famille dans le scandale des “Panama Papers”.
Selon le journal en ligne El Confidencial, média espagnol associé à cette investigation internationale, Messi et son père avaient ouvert une société au Panama en juillet 2013, juste après la première plainte en Espagne, pour pouvoir continuer à “facturer leurs droits à l’image dans le dos du fisc”.
La famille Messi a reconnu l’existence de cette société, mais selon elle, “c’est une compagnie totalement inactive qui n’a jamais eu de fonds ni de comptes courants ouverts”.
– Populaire malgré les scandales –
Ces scandales ne semblent pas avoir entamé la popularité de l’Argentin, considéré par la revue Forbes comme l’un des quatre sportifs les plus fortunés du monde, avec des revenus annuels estimés à 64,7 millions de dollars (environ 58,2 millions d’euros).
Ni la Fédération argentine de football (Afa) ni le FC Barcelone, également poursuivi pour fraude fiscale lors du transfert du Brésilien Neymar, n’ont semblé douter de l’innocence du joueur.
Les dirigeants du club catalan ont même insinué qu’il s’agissait d’une manigance pour salir l’image de leur buteur avec lequel ils ont remporté de nombreux titres.
Pas de désamour non plus de la part des supporters, qui continuent à scander son nom à chaque match dans les tribunes du Camp Nou.