Un baromètre de la TNT va être lancé en mai en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays africains, où la libéralisation de l’audiovisuel est en cours, selon Médiamétrie et Omedia.
La Côte d’Ivoire doit lancer sa TNT d’ici à la fin de l’année, avec quatre chaînes gratuites (dont une d’information continue) et deux bouquets payants. Ce sera la fin d’un demi-siècle de monopole de la Radio-télévision ivoirienne (RTI, publique), dont l’opposition conteste l’impartialité.
Ce baromètre permettra d’évaluer, deux fois par an, si les populations connaissent la TNT et si elles envisagent de s’équiper d’un décodeur pour la recevoir. Des informations utiles tant pour les pouvoirs publics que pour les diffuseurs des chaînes et les annonceurs publicitaires, ont expliqué lors d’une conférence de presse les promoteurs du baromètre, le directeur exécutif de Médiamétrie, Benoît Cassaigne, et le directeur général d’Omedia, Christophe Gondry.
Parmi les trois autres pays couverts par cet outil de mesure, seul le Sénégal a déjà lancé sa TNT en 2016, le Mali et le Gabon doivent le faire. Près de 20% de la population sénégalaise s’est déjà équipée en décodeurs TNT.
L’ensemble de l’Afrique est censé basculer sur la TNT d’ici à 2020, mais seulement six pays l’ont déjà fait.
Les enjeux sont importants, bien au-delà d’une simple évolution technique, a souligné Arnaud Annebicque, directeur du développement Afrique et Europe de Médiamétrie, un des leaders mondiaux de la mesure d’audience des médias. “La TNT va permettre d’augmenter le nombre de chaînes et donc de favoriser la création et la production nationales, de faire émerger les talents africains. Il s’agit pour les pays africains de reprendre la main par rapport aux chaînes satellitaires” d’Europe et du Moyen-Orient.
“La TNT va aussi faire naître une vraie concurrence, faire croître le marché publicitaire, donc la consommation, c’est donc un facteur de croissance, non seulement pour le marché des médias, mais pour l’économie dans son ensemble”, a-t-il estimé.
Avec AFP