LA HAVANE, 19 avril (Xinhua) — Quelques heures seulement avant son 58ème anniversaire, Miguel Diaz-Canel est devenu jeudi nouveau président de Cuba. Il a été élu par la majorité des 604 législateurs qui composent l’Assemblée nationale du pouvoir populaire, le Parlement du pays.
Il devrait selon les prévisions poursuivre la mise en œuvre des réformes politiques et économiques initiées par son prédécesseur, Raul Castro, en 2011, dont certaines revêtent un caractère d’urgence pour le développement du pays.
L’élection de M. Diaz-Canel marque un transfert de pouvoir historique vers une nouvelle génération de dirigeants dans ce pays qui était auparavant dirigé par les Castro. Fidel Castro a mené à la victoire la révolution socialiste cubaine en 1959, puis il est resté à la tête de ce pays insulaire pendant près d’un demi-siècle.
Feu le dirigeant révolutionnaire a cédé le pouvoir à son jeune frère Raul en 2006 car la dégradation de son état de santé le rendait incapable de s’acquitter de ses obligations de dirigeants.
Issu des rangs modestes, M. Diaz-Canel a démontré, selon les termes de Raul Castro, “des capacités” et “une fermeté idéologique solide”.
Le nouveau président est titulaire d’un diplôme en ingénierie en électronique de l’université de Las Villas obtenu en 1982. Il a été dirigeant de la Ligue de la jeunesse communiste de Cuba (UJC) dans sa province natale de Villa Clara, située à environ 290 km à l’est de La Havane, capitale de Cuba.
Il a également été premier secrétaire de deux comités provinciaux du Parti communiste cubain (PCC), tout d’abord à Villa Clara puis à Holguin, à environ 735 km au nord-est de La Havane.
En 2003, il a été élu membre du Comité central du PCC et du Bureau politique du parti.
Lorsque les Cubains ont connu les rigueurs de ce qu’on a appelé dans ce pays la “période spéciale” après la chute de l’Union soviétique, M. Diaz-Canel a gagné en popularité dans les localités qu’il dirigeait et un exemple pour les autres responsables.
À cette époque, on le voyait fréquemment se rendre aux réunions en vélo ou à pied, toujours prêt à écouter les problèmes de ses concitoyens et à y trouver des solutions.
Les habitants de Villa Clara et de Holguin se souviennent toujours de lui comme d’un homme modeste, compétent et proche du peuple, avec un sens aigu du travail d’équipe, demandant toujours à ses subordonnés de montrer l’exemple.
Il a été nommé ministre de l’Éducation supérieure par Raul Castro en 2009, et trois ans plus tard vice-président du Conseil des ministres en charge de l’Éducation, de la Science, de la Culture et des Sports.
En février 2013, il a été élu premier vice-président du Conseil d’État par l’Assemblée nationale, devenant ainsi le premier responsable cubain né après la révolution de 1959 à exercer ce poste.
Il a été relativement discret en tant que vice-président, mais il a depuis l’année dernière pris une place centrale dans le gouvernement, apparaissant en public à de nombreuses occasions pour défendre la continuité du modèle socialiste cubain tout en appelant à davantage de dialogue avec les nouvelles générations.
M. Diaz-Canel est très critique sur les questions telles que la corruption, la bureaucratie, la manipulation des médias étrangers, et a augmenté l’autonomie des responsables locaux pour les laisser échanger plus directement avec le pulic’et appliquer le programme de réformes à leur manière.
Il a intensifié ses échanges avec les représentants locaux ces trois derniers mois tandis que son exposition médiatique augmentait considérablement. Son image amicale envers les gens ordinaires a été comparée à Cuba à celle des frères Castro pendant les périodes difficiles.
Lors d’élections législatives en mars, M. Diaz-Canel a déclaré que “la liberté, l’indépendance et la souveraineté du peuple persisteront, et nous ne devons jamais les abandonner”.
Avec xinhua