Le Cabinet d’audit et de conseil PricewaterhouseCoopers (PwC) a publié le rapport de son étude intitulé « The Africa Business Agenda » le 22 mai 2016. Ce rapport fournit des analyses et des idées en profondeur sur la façon dont les possibilités et les défis diffèrent à travers le continent africain. Nous nous intéressons plus précisément sur l’instabilité des taux de change qui demeurent une des premières préoccupations des chefs d’entreprises africains.
En effet, le rapport de l’étude de PwC ayant fait une enquêté auprès de plusieurs dirigeants africains, ont évoqué la volatilité des taux de change comme principaux moteurs de fragilité des entreprises africaines de novembre 2015 à avril 2016. Les auteurs de Africa Business Agenda, ont interrogé sur cette période, 152 patrons d’entreprises africains. Ces réponses ont été ainsi catégorisées par priorité pour dévoiler les huit préoccupations majeures de nos chefs d’entreprises africains.
En premier lieu, la volatilité des taux de change occupe la première place des préoccupations des patrons africains. Ceci peut s’expliquer par le fait que la volatilité des changes est un frein au commerce, surtout quand le développement financier est faible. En outre, certains mécanismes peuvent expliquer l’impact négatif de la volatilité des taux de changes sur le commerce au niveau de l’entreprise des patrons africains. Ainsi, les mouvements de taux de change peuvent entraîner des coûts irréversibles. Une évolution favorable du change peut inciter une entreprise à entrer sur un marché. La firme supporte alors des coûts d’entrée et de maintenance (d’information, d’implantation, etc.), ce qui constitue un investissement irréversible même si l’évolution du change s’inverse. Cela handicapera de nouveaux investissements sur de nouveaux marchés, surtout si l’entreprise a des contraintes de crédit. Les firmes seront donc réticentes à prendre le risque de s’engager sur des marchés caractérisés par des taux de change très volatiles, et ce du fait de l’irréversibilité de leur investissement.
En outre, le rapport de PwC sur la préoccupation des dirigeants africains indique également la hausse de la dette publique et le déficit budgétaire et fiscal comme préoccupation des patrons africains. Ceci peut s’expliquer par des politiques budgétaires des pays africains qui ont toujours de sérieux problèmes d’insuffisance du recouvrement des impôts, du fait des carences des administrations fiscales qui favorisent la fraude fiscale.
Au-delà de toutes ces préoccupations, arrivent aussi la hausse des impôts, l’instabilité sociale, le chômage, les réglementations rigoureuses, les infrastructures inadéquates et les incertitudes géopolitiques qui sont des freins de développements d’expansions du business des patrons africains.
Par ailleurs, l’étude révèle que 66 % des patrons sondés révèlent la conjoncture économique mondiale comme un obstacle majeur à l’environnement des affaires des dirigeants d’entreprises africains. Par contre, 78 % d’entre eux restent tout de même optimistes quant à la croissance durant les 12 mois à venir qui favoriseront certainement des opportunités sur le continent. Tous sont quasi unanimes que les avancées technologiques vont impacter que ce soit dans un contexte positif ou négatif la croissance durant les cinq prochaines années.
Avec La Régionale