Dans un passé pas très lointain, évoquer le nom d’Athmane Tartag, dit « Bachir », faisait frémir ses compatriotes, tant celui-ci était lié à la décennie noire et à ses 150 000 morts. C’est que, dans les années 1990, ce général baroudeur, surnommé le bombardier, dirigeait le Centre principal militaire d’investigation (CPMI), dans lequel les militants et les combattants islamistes étaient brutalement interrogés. Aujourd’hui, on présente volontiers ce militaire, qui s’affiche publiquement en costume et cravate rose, comme celui qui va « civiliser » les puissants services secrets. Longtemps numéro deux du DRS, où il pilotait la direction de la sécurité intérieure, il a été admis à la retraite en 2014… pour peu de temps. Sa carrière est relancée en septembre 2015 lorsqu’il remplace son chef, le général « Toufik ». Homme de terrain et de réseaux, aussi énigmatique que son prédécesseur, il a désormais pour mission de coordonner les nouveaux services de renseignements et d’intelligence au sein de la présidence. Ce qui fait de ce timide sexagénaire l’un des hommes les mieux informés du pays.