En 2003, une année avant la réélection de Bouteflika pour un deuxième mandat, le nom d’Ahmed Gaïd Salah figurait sur une liste de plusieurs généraux devant être admis à la retraite. Et pourtant, l’année suivante il devenait chef d’état-major de l’armée et en 2013 vice-ministre de la Défense… Ancien maquisard, diplômé d’une école d’artillerie de l’ex-URSS, ce septuagénaire est d’une fidélité sans faille au président. Le chef de l’État s’est d’ailleurs largement appuyé sur lui pour démanteler progressivement le DRS et envoyer à la retraite le puissant chef des services, le général Mohamed Mediène, dit « Toufik ». D’un caractère bourru, souffrant peu la contestation, Ahmed Gaïd Salah a méthodiquement placé ses hommes dans les rouages de l’armée. Du coup, on soupçonne ce général très proche du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, de nourrir des ambitions présidentielles. « Je suis au service du moujahid [maquisard de la guerre de libération] Bouteflika jusqu’à la mort », répète-t-il inlassablement.