De lui, on dit qu’il est le chef des « oligarques » algériens. De lui aussi, on dit qu’il influe sur la nomination des ministres et qu’il bénéficie de marchés publics en raison de sa grande proximité avec le cercle présidentiel. Ou encore qu’il mène une diplomatie parallèle en recevant des ambassadeurs. Ali Haddad est surtout, depuis novembre 2014, le patron des patrons, à la tête du puissant Forum des chefs d’entreprise (FCE), et joue de fait un rôle de premier plan dans les sphères économique et politique. Réservé et timide, le quinquagénaire ne nie pas ses liens d’amitié avec le frère cadet du président, Saïd Bouteflika, et sa proximité avec certains membres du gouvernement, mais il rappelle avant tout que le groupe ETRHB, qu’il dirige avec ses frères, ne doit pas sa réussite à ses relations. C’est au cours de la dernière décennie que ce groupe, actif dans les BTP, les médias, le sport, l’hydraulique et les hydrocarbures, est devenu, avec Cevital, l’une des plus importantes compagnies privées du pays.