CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 23-5-2016) Alors que les autorités ivoiriennes et maliennes ont accordé leur violon le 24 mars 2016 au cours d’une réunion bipartite, suite aux attaques frontalières qui avaient eu cours à Ouelli dans la sous-préfecture de Goulia, un jeune ressortissant ivoirien de la localité de Tahanran, répondant au nom de Cissé Adama, croupit injustement dans la prison centrale de Bougouni au su et au vu des autorités administratives ivoiriennes.
A l’origine de cet emprisonnement, un conflit sur un lopin de terre le long du fleuve, frontière naturelle entre le Mali et la Côte d’Ivoire, à Datèguèla dans la sous-préfecture de Goulia. Dans cette partie, en effet, les terres cultivables rendues fertiles grâce au fleuve sont prises d’assaut tant par les ressortissants maliens qu’ivoiriens. Cependant, leur proximité avec cette région fertile (Ndlr : Datèguèla, la dernière localité ivoirienne est à seulement 4 Km de Kohonan, première localité malienne), semble monter les épaules aux Maliens qui ont tendance à s’ériger en maîtres incontestés. Toute chose qui entraîne très souvent des rixes entre ces différentes populations.
C’est ainsi que, réclamant la propriété d’une parcelle de terre derrière le cours d’eau du côté ivoirien, exploitée par Cissé Adama, des populations de Kohonan se saisissent de lui le 25 avril 2016 et le livrent aux forces de l’ordre maliennes à Manankoro où il est gardé à vue quelques jours, avant d’être déporté à la prison centrale de Bougouni. Et depuis, plus aucune nouvelle de lui. Cette situation fait suite à une autre qui avait eu lieu à Gbeya, à quelques encablures de Ouelli, localité ivoirienne où les forces de l’ordre ivoiriennes avaient été délogées par leurs homologues maliennes.
Et pourtant, c’était en prévision de ce type de désagrément qu’une rencontre d’urgence avait réuni, le 24 mars 2016, plusieurs autorités des deux pays à Kaniasso, en vue de plancher sur la question de la frontière historique. Au cours de cette rencontre au sommet, elles ont décidé de façon unanime, de réaffirmer leur soutien aux différents accords signés par les deux camps en 2014, en attendant la matérialisation de la frontière ivoiro-malienne.
Mieux, la réunion de Kaniasso recommandait le règlement pacifique et négociée d’éventuels conflits et condamnait toutes formes de violence et d’agression. En prévision, il a été de décidé de sensibiliser les populations au respect de la bonne foi et de la terre cultivable. Evidemment, chaque partie devait rendre compte à sa hiérarchie pour la matérialisation définitive de la frontière.
Pourquoi Cissé Adama croupit en prison au Mali, dans l’indifférence des autorités de son pays ?
Les populations de Taharan ne comprennent pas que les décisions d’une telle rencontre qui plus est, a réuni du beau monde de part et d’autre des deux camps, puissent être aussi légèrement foulées au pied pour des intérêts égoïstes. Avec à la clef, la détention illégale d’un ressortissant ivoirien dans une prison dans le cercle de Bougouni au Mali.
Elles sont d’autant plus étonnées que l’information de l’arrestation et de la détention en territoire étranger de Cissé Adama a été communiquée aux autorités administratives du département de Kaniasso. Les frères et sœurs de l’infortuné qui ne savent plus à quelle porte frapper, ont décidé de se tourner vers le gouvernement, en vue de la libération de leur frère.
Liste des personnes présentes à la réunion de Kaniasso
A la réunion bipartite tenue à Kaniasso, chef-lieu du département du même nom, étaient présents, Boni Kouakou Adolphe (Préfet du département), Zoni Gabriel (Sous-préfet de Goulia), Sigbeu Donatien (Sous-préfet de Tienko), Koné Vakaba (1er adjoint au maire de la commune de Kaniasso), N’Cho Séka Adolphe (Chef de cabinet du Préfet) qui a assuré le rôle de secrétaire de séance ce jour.
Du côté malien, l’on enregistrait Ousmane Christian Diarra (Préfet du cercle de Bougouni), Salif Traoré (Sous-préfet de Manankoro), Issa Diakité (Président du Conseil du cercle de Bougouni) et enfin, El Hadj Yaya Togola (Président de l’Association municipalité).
Avec Le point sur