L’organe chargé de designer le prochain guide suprême iranien, l’Assemblée des experts, a élu mardi l’ayatollah ultraconservateur Ahmad Jannati a sa tête.
L’ayatollah ultraconservateur Ahmad Jannati, 90 ans, a été élu mardi 24 mai à la présidence de la puissante Assemblée des experts en Iran, d’après les médias iraniens officiels.
Renouvelée le 26 février au suffrage universel, et composée exclusivement de religieux, l’Assemblée des experts a un rôle clef au sein de la République islamique, puisqu’elle est chargée de superviser et de nommer le guide suprême. Elle pourrait être amenée à jouer un rôle primordial en raison de l’âge du guide actuel, l’ayatollah Ali Khamenei, 76 ans, qui est la plus haute autorité en Iran.
L’ayatollah Janati a remporté une majorité de 51 voix (sur 85 votants), tandis que les deux autres candidats, devant l’ayatollah Ebrahim Amini soutenu dans cette élection par les réformateurs et les modérés.
Un échec pour les réformateurs
Les partis réformateurs et modérés, partisans du président Hassan Rohani et de l’ex-président Akbar Hachemi Rafsandjani, tous les deux membres de cette assemblée, avaient fait campagne pour l’élection de l’ayatollah Amini, pour faire barrage à l’ayatollah Janati.
Déjà, durant l’élection du 26 février, la coalition des partis modérés et réformateurs avait demandé aux électeurs d’éliminer Janati, ainsi que deux autres religieux ultraconservateurs, les ayatollahs Mohammad Yazdi et Mohammad Taghi Mesbah Yazdi. Ces deux derniers avaient été battus, mais Ahmad Janati avait été élu de justesse à Téhéran.
Cette élection renforce la position de l’ayatollah Janati, déjà à la tête du Conseil des Gardiens de la Révolution, autre organe important en Iran, chargé de valider les candidatures aux élections et d’approuver la conformité des lois votées par le Parlement avec la Constitution et les règles de l’islam.
L’élection de cette personnalité connue pour son conservatisme est le signe que les conservateurs dominent largement la nouvelle Assemblée des experts, dans la droite ligne de la pensée de l’ayatollah Khamenei, qui avait affirmé en mars que cette institution devait “rester une assemblée révolutionnaire, penser de manière révolutionnaire et agir de manière révolutionnaire”.
Avec AFP