Le cyberbullying recoupe un ensemble de délits du cyber-harcèlement à la cyber-usurpation d’identité en passant par la cyber-diffamation, arnaque aux sentiments, etc. En d’autres termes, internet facilite et autorise le développement des délits commis dans le monde réel mais à une plus grande envergure. Derrière un écran tout est permis car il est plus difficile de trouver un délinquant dans le cyber espace. Ce qui aggrave cette sensation de liberté c’est que les univers du web et du darkweb sont autant d’espaces sans frontières, ni loi, ni entrave, qui offrent une multitude de possibilités sans être vu. Tout ceci en un clic !
Les cyberbullyers ont un comportement sur le net plus virulent que dans le monde réel. Ils agissent seuls ou en groupe, soit en leur nom, soit au nom d’une personne qui les a mandatés ou qui les manipule ou encore à cause d’une pathologie psychiatrique. Le tout avec une cible et un objectif définis et souvent connus seulement par le leader. L’écran cachant l’individu, il développera des comportements amplifiés, exagérés voire même virulents, sans barrière.
Tenir compte de ce que la victime subit leur importe peu. Mais, ce qui est plus grave c’est que ces cyber-délinquants ne mesurent que rarement les véritables dégâts pouvant être provoqués par leurs actes. Les analyses des cas où les victimes mettent fin à leur jour en attestent : au grand étonnement des cyberbuyllers qui ne peuvent s’imaginer que ce qu’ils ont fait peut en être la cause.
Le face à face procure un échange plus facile que le virtuel. Insulter quelqu’un dans la rue peut provoquer une riposte verbale ou physique, ou encore une fuite, des pleurs… L’échange interactif est visible et ressenti par tout intervenant, ce que l’écran ne peut occasionner. La rencontre permet de dévoiler ce qui risque de se passer et touchera peu de personnes. Dans l’espace virtuel, tout est fait de façon cachée avec un nombre illimité d’internautes alertés instantanément. Le réel est un acte construit et visible qui s’estompe rapidement, alors que le virtuel n’est pas maitrisable, brutal et s’étend sans aucun contrôle.
De fait, un propos déplacé, un chantage, une diffamation venant du virtuel provoque une surprise et un choc plus agressif que si cela vient du monde réel. Très souvent on ne connaît pas ou peu le cyberbullyer, ou cela peut troubler davantage si c’est le fait d’un proche qu’on apprécie.
Combien d’entreprises se sont vues diffamées sur le web principalement par des clients mécontents ou des trolls ?. C’est le cyberbullying le plus courant, qui, une fois analysé, révèle parfois d’autres objectifs que le mécontentement d’un client.
En e-réputation, les principaux prétextes de cyberbullying viennent de la jalousie concurrentielle qui met en place un véritable réseau d’influence pour détruire un concurrent gênant. Une autre cause provient des collaborateurs d’une entreprise qui s’épanchent sur la toile afin d’exprimer un mécontentement, narrer des propos anodins ou confidentiels qui nuisent à l’entreprise mais ravissent les cybercriminels et les compétiteurs… jaloux !
L’un des motifs les plus négligé bien qu’il ait des effets conséquents sur les risques d’une entreprise est que le cyberbullyer s’infiltre de manière biaisée. Il lui suffit de trouver une cible, s’en prendre par exemple à un collaborateur ou un membre de la famille dirigeante d’une société et le piéger, que ce soit par la webcam ou autre, afin d’obtenir des informations importantes. Une forte somme d’argent peut par exemple être demandée et, pour éviter la divulgation d’éléments compromettants sur le web, la victime, faute de pouvoir payer un tel montant demandé devra s’exécuter et répondre à la demande du cyber-criminel. Ceci est un très puissant moyen de pression et autant de risques pour la réputation, la pérennité et l’équilibre financier d’une entreprise.
Notre système offre de nombreuses failles dans lesquelles se sont engouffrés les cyber-criminels souvent sous-estimés. L’utilisation d’internet nous oblige à adopter un comportement différent de celui du monde réel afin de protéger les biens et les personnes.
Alors, sommes-nous confrontés à toute la complexité de l’être humain…?
avec monde-economique