Des ambitions encore plus grandes au fur et à mesure
100.000 dollars. C’est le capital mobilisé par, Sunny Verghese co-fondateur et PDG d’Olam International et ses associés en 1989 à la création de la compagnie. Destinée à faire le négoce et courtage dans les produits et denrées alimentaires notamment exporter les noix de cajou vers l’Inde, l’entreprise va adopter une démarche simple : se concentrer chaque fois sur un produit et en avoir la maîtrise avant d’embrasser l’autre. L’entreprise a ainsi commencé avec l’exportation de noix de cajou du Nigeria, puis élargi ses exportations au coton, au cacao et la noix de karité. A sa création l’entreprise s’appelle bonnement Chanrai International. Elle va déplacer son siège social à Londres pour se rapprocher des places boursières des matières premières suite aux déréglementations des marchés agricoles avant finalement de prendre la route de Singapour. Le 4 Juillet 1995, elle est fondée sous le nom de Olam International Limited une société anonyme. Ici, le gouvernement de Singapour, va lui attribuer le statut de trader International (aujourd’hui appelé programme Trader Mondial) qui lui permet d’avoir un niveau de taxe de 10%, qui seront même ramenés à 5% en 2004. Ces avantages fiscaux vont offrir une manne à la compagnie qui va renforcer ses positions dans les opérations d’approvisionnement et de commercialisation en Indonésie, le Vietnam, la Thaïlande, la Chine, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Moyen-Orient, en Asie centrale, au Brésil et surtout en Afrique.
Avec cette introduction en bourse, l’entreprise va se donner les moyens de sa politique et la bonne tenue de son action lui offrir des liquidités pour lancer sa grande offensive africaine.
L’Afrique au centre de sa stratégie internationale
Présentant aujourd’hui dans 65 pays dans le monde, le groupe qui vu le jour en Afrique, lui doit une grande part de son ascension fulgurante. Après les graines d’acajou, le groupe a embrassé jusqu’à une vingtaine de produits (coton, cacao, café, riz, bois, huile de palme, lait, sucre, épices, engrais, huile …) qui lui confère une santé financière solide et insolente. Entre 2007 et 2011, Olam a procédé à 24 acquisitions et opérations d’investissement à travers le monde, pour un montant total de 1,2 milliard d’euros. Les opérations les plus significatives sont son entrée dans le capital de SIFCA (Côte d’Ivoire, 2008, 120 millions d’euros), l’achat de Crown Flour Mills (Nigeria, 2010, 115 millions d’euros) et l’acquisition de TT Timber International (Gabon et Congo, 2011, 30 millions d’euros).Ainsi, en fin 2011,Olam a enregistré 8,8 milliards d’euros (+ 50 % de croissance en un an) et un bénéfice net de 250 millions d’euros (+ 23,6 %). Sa capitalisation boursière a alors atteint les 3,8 milliards d’euros le 31 août. Ces performances sont le fruit d’une diversification vers des activités plus rentables. Le groupe a ainsi annoncé il y a trois ans son intention de remonter la chaîne de valeur et d’être présent « de la plantation à l’assiette ». Dans le négoce, les volumes sont importants, mais les marges sont de 1 % à 2 % seulement. Pour les accroître, il faut remonter la filière jusqu’à la production, où elles atteignent entre 25 % et 30 %, avant de redescendre au niveau de la transformation, où elles tournent autour de 10 % à 15 %. Le groupe n’entend pas rater une opportunité d’acquisition, aidé par ses différentes entités répartis à Dakar, Lagos, Accra, Abidjan, Douala, Dar es-Salaam, Libreville et Durban. Les prochains deals sont déjà à l’étude mais tenus confidentiels.
Alliances stratégiques et soutiens institutionnels
Présent dans 25 pays Africains, le groupe s’est créé des amitiés dans les plus hauts lieux des Etats. En Septembre dernier, le PDG d’Olam International Sunny Verghese est reçu par Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire afin d’évoquer les investissements du groupe placés dans SIFCA (premier groupe industriel du pays). Sa tournée Africaine avec des stops au Ghana, au Nigéria, au Gabon, en Afrique du Sud, et Mozambique s’est couronné par des inaugurations et des rencontres en haut lieu. Cet exemple illustre la dextérité du groupe qui a eu « l’intelligence de s’allier avec des structures locales plutôt que d’y aller seul », explique un agro-industriel ouest-africain. « Il apporte ses méthodes de management, ses compétences techniques et ses synergies internationales. L’associé local amène sa connaissance du terrain et celle du monde politique, un élément fondamental en Afrique ». En Côte d’Ivoire, son allié est Jean-Louis Billon, patron du groupe SIFCA (palmiers à huile, caoutchouc, sucre etc.) La firme met en avant son expertise d’un côté et sa capacité à créer des emplois et mettre sur pieds un tissu industriel pour le pouvoir. Son nouveau crédo d’aller de la culture jusqu’au plat du consommateur est un important atout de persuasion. Ces dernières années, il a développé des projets allant des plantations jusqu’aux produits alimentaires. Aussi génère t’il désormais 22,9% de ses revenus (année 2012-2013) en Afrique, soit 4,7 milliards de dollars et emploie plus de 9 000 personnes ces 25 pays Africains.
avec businessmanagementafrica