Agence de cessions immobilières, Porteuse de la modernisation de Bamako
Alors que de nombreuses capitales africaines éprouvent des difficultés à franchir le pas vers la modernité, l’entreprise publique continue de marquer de son empreinte le futur visage de la capitale malienne.
Le premier coup de feu de l’Agence de cessions immobilières (ACI), société anonyme d’économie mixte, née d’un partenariat entre l’Etat malien et la Banque mondiale en 1992, a été l’aménagement et la commercialisation des lotissements de Baco Djicoroni et de Kalaban Coura. Créée pour accompagner la modernisation de l’habitat et l’accès aux parcelles viables et aménagées, l’ACI s’est très vite trouvée une place dans l’urbanisation de Bamako et celle du Mali en général.
De ses missions initiales qui étaient de vendre aux enchères les parcelles issues du morcellement des divers et futurs lotissements, puis du recouvrement des créances de ces types opérations, l’agence a accru sa mainmise sur presque toute la chaine de valeur. Aujourd’hui, elle aménage des terrains de toute nature et
réalise la vente des parcelles viabilisées. L’ACI est surtout devenue un promoteur immobilier de tout premier plan : elle construit et commercialise des bâtiments de tout usage. Ses réalisations parlent d’elles mêmes sur sa place. Elle a aménagé 14 lotissements pour une superficie totale d’environ 1.128 hectares, soit 13.586 parcelles assainies. Coût global de la viabilisation : environ 50,5 milliards F cfa.
L’espace déjà transformé par l’ACI comprend 130 kilomètres de voies aménagées, dont 63 kilomètres sont bitumés, 165 kilomètres de caniveaux de drainage des eaux pluviales, 87 kilomètres de réseau d’égouts pour l’évacuation des eaux usées, 191 kilomètres de canalisations d’eau potable, 12 bornes fontaines installées, 38 poteaux d’incendie installés, 48 kilomètres de lignes électriques moyenne tension -y compris 51 postes électriques de transformation MT/BT-, 152 km de lignes électriques basse tension, 172 kilomètres de lignes d’éclairage public équipées de 2.403 points lumineux. Les lotissements sortis de terre aujourd’hui permettent à des milliers de familles et des centaines de milliers d’habitants de jouir d’un environnement serein.
Équipements et habitat
La construction d’équipements, qui constitue l’une des missions principales de l’ACI, a aussi connu du succès. L’agence a notamment construit la clôture d’un parc d’attraction et de loisirs, un lycée au quartier ACI 2000, le Musée du district de Bamako. Elle a en outre installé de feux tricolores au carrefour Place CAN -ACI 2000 et aménagé en espace vert le terre-plein de l’Avenue du Mali à ACI 2000.
L’habitat, c’est aussi l’affaire de cette entreprise, dont le capital est détenu à 50 % par l’Etat malien et 49,8 % par la mairie de Bamako. Elle s’est fait remarquer avec la construction de 306 logements à Guarantiguibougou en 1995. En 2003, elle a construit 1085 logements sociaux à Yirimadio , dans la commune VI du district de la capitale. Entre 2004 et 2009, 2588 logements ont été construits. Ils sont alloués aux couches les plus pauvres. Ainsi depuis plusieurs décennies, elle a réussi à construire une image forte, ce d’autant que ses réalisations sont palpables. C’est ce qui lui permettra en 2014 de remporter « La palme du dynamisme » lors de la « Nuit de l’Excellence Malienne » des mains du ministre des Domaines de l’Etat, des Affaires foncières et du Patrimoine. Ce dynamisme se justifie par le projet ambitieux que l’agence a mené à terme.
Cité ACI 2000
Pensé dans le cadre d’un vaste programme d’aménagement urbain, le projet de l’ACI 2000 intégrait une conurbation urbaine forte. Il va surtout afficher une intégration entre logements, centre commercial, bureaux, infrastructures diverses. Ainsi, l’ACI a réalisé en bordure de l’Avenue du Mali, un immeuble de 04 étages à usage commercial et administratif (surface des bureaux : 5.122 m² ; surface des commerces : 4.997 m² ; soit une surface totale des planchers égale à 9.119 m²). Elle a aussi construit 48 logements composés de 16 villas individuelles (rez-de-chaussée + 01 étage), de 02 immeubles collectifs ( rez-de-chaussée + 03 étages, comprenant chacun 16 appartements) et de 04 immeubles (en plateaux de rez-de-chaussée + 03 étages).
Seulement, le quartier ACI 2000, coincé entre les collines de Lafiabougou, Hamdallaye et Baco-Adjicoroni et situé en plein centre de Bamako avec ses rues perpendiculaires, souffre de sa géographie et du profilage du système de drainage. Les eaux en grandes saisons pluvieuses charrient des charges de déchets qui créent de crues et des montées des eaux. Afin de maintenir inaltérée l’esthétique de ce cadre, des projets de transformation et de modernisation de cet espace se mettent en place. Notons ici l’échangeur multiple, le nouvel hôtel et surtout le vaste programme de mise aux normes d’1,5 milliard de Francs cfa. Il permettra la mise en service de 10 318 mètres de caniveaux, afin d’acheminer les eaux vers le fleuve Niger, la mise en place de l’éclairage électrique durable, notamment sur les tronçons Monument Eléphant -Lycée Prosper et deuxième Rond Point Avenue Orange-Avenue du Mali. Ces travaux vont permettre à la cité ACI 2000 de bien porter tous les espoirs portés en elle.
L’entreprise ACI, laquelle a ses bureaux dans l’une des tours du quartier qui porte son nom, a montré sa capacité à réaliser des projets d’envergure dans le secteur névralgique du développement urbain. Elle a surtout montré expertise dans un domaine où le continent africain montre des lacunes, accusant un grand retard sur les autres. Certes, cette société d’économie mixte – des opérateurs privés possèdent 0,2 % du capital – a connu une période trouble liée au changement de leadership à sa tête. Mais elle semble avoir désormais traversé ses tumultes. Désormais, elle est concentrée sur ses challenges.
avec businessmanagementafrica