Le domaine de campagne, avec ses demeures, jardins et étangs artificiels, est l’un des plus importants symboles de la culture russes. De nombreux écrivains célèbres dépeignent dans leurs œuvres le mode de vie particulier qui régnait dans ces domaines.
Situé dans la république russe de Carélie, Niemelianhovi (le domaine Ladoga) fut fondé en 1892. Aujourd’hui, il fait l’objet d’une rénovation en profondeur et accueille le complexe Ladoga Estate Hotel. / Vadim Razumov
Les premiers domaines de campagne firent leur apparition à l’époque de Pierre le Grand, au XVIe siècle. Ils deviendront par la suite un haut lieu de loisir des familles nobles et comporteront parcs, étangs artificiels et fontaines inspirés des modèles occidentaux.
Le domaine Lopasnia-Zatchatievskoïe connut de nombreux propriétaires et, à l’époque soviétique, accueillait une école du soir. À la fin des années 1990, il fut rattaché au musée de Tchekhov. / Vadim Razumov
L’élite de l’Empire russe passait la moitié de l’année en ville et l’autre moitié dans ses domaines. Ici, on peut voir comment les traditions des gens ordinaires et celles de l’élite s’entrecroisaient.
Célèbre depuis le règne d’Ivan le Terrible, le domaine d’Arkhanguelskoïe fut la propriété de nombre de Russes célèbres. Après la révolution de 1917, il devint un musée. / Vadim Razumov
À en croire les mémoires des propriétaires, ils avaient un fort sens du devoir envers leurs terres et les gens qui travaillaient pour eux.
Les écuries du palais de Peterhof furent conçues par l’architecte russe Nicolas Benois. Aujourd’hui, le site est ouvert aux investisseurs potentiels souhaitant restaurer sa grandeur. / Vadim Razumov
Le domaine comprend de nombreux bâtiments : le manoir, plusieurs dépendances, une écurie, une serre et des bâtiments pour les serviteurs. Les parcs des domaines comprenaient souvent des étangs, des allées, des pavillons et des grottes. Certains domaines furent bâtis d’après les dessins originaux d’architectes célèbres, d’autres furent construits d’après des spécifications standard.
Actuellement utilisé comme musée, le domaine d’Ostafievo était un palais de loisir réservé aux Conseil des ministres de l’URSS de 1947 à 1988. / Vadim Razumov
Après la révolution d’octobre 1917, la quasi-totalité des domaines appartenant aux nobles furent abandonnés par leurs propriétaires et laissés à l’abandon. Certains furent détruits, mais les plus remarquables survécurent et devinrent des musées.
Naguère lieu de rendez-vous artistiques, le domaine d’Abramtsevo fut converti en musée après la révolution de 1917. / Vadim Razumov
Aujourd’hui, l’héritage culturel que représentent les domaines est gravement menacé. 7 000 domaines sont officiellement enregistrés par les autorités, mais leur chiffre réel pourrait être beaucoup plus élevé.
Au début du XXe siècle, le domaine de Mecherino accueillait de nombreux artistes russes célèbres, mais aujourd’hui, il a besoin d’une rénovation urgente. / Vadim Razumov
La plupart des domaines enregistrés nécessitent des réparations importantes et urgentes, mais le gouvernement n’est pas en mesure de s’en occuper à lui seul. Faute de ressources, le gouvernement a créé des programmes spéciaux pour les investisseurs prêts à endosser cette responsabilité.
Bâti en 1905, le domaine d’Asseïev à Tambov devint propriété de l’État après la révolution et accueillit la faculté de biologie de l’Université de Tambov et un sanatorium. En 1995, il est déclaré site de l’héritage culturel et, en 2014, il est transformé en musée. / Vadim Razumov
Tous les ans, entre 30 et 50 domaines sont transférés à un propriétaire ou bailleur privé. Mais le degré d’intérêt pour ce type d’investissements n’est pas élevé.
Le domaine de Mekhovitsi, dans la région d’Ivanovo, fut bâti au XIXe siècle. Il a été bien entretenu et est actuellement en vente pour 9,6 millions roubles (environ 150.000 euros). / Vadim Razumov
Descendants des familles nobles, représentants des ONG et compagnies d’investissement, personnes ordinaires et entrepreneurs aident à restaurer l’ancienne splendeur de ces demeures. Les coûts élevés, les exigences strictes en termes de restauration et les problèmes de commercialisation potentiels rendent les investissements difficiles et chronophages. Pourtant, à long terme, le jeu peut valoir la chandelle.
Le manège pour chevaux du domaine d’Arjenka, dans la région de Tambov, fut conçu dans le style anglais. Le complexe entier est actuellement mis aux enchères. / Vadim Razumov
Un investisseur obtient une propriété exclusive qui, avec une bonne approche, peut être transformée en hôtel, école ou tout autre lieu public. De plus, dans un cas, des restaurateurs ont découvert un trésor de 380 pièces de monnaie en cuivre dans l’un de ces domaines. D’autres surprises agréables pourraient attendre l’acheteur d’un domaine ancien et délabré…
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