Les grands argentiers du G7 ont ouvert vendredi au Japon deux journées de débats sur les moyens de revigorer une croissance mondiale poussive, au cours desquelles devrait aussi ressurgir la délicate question des récents soubresauts des marchés des changes.
Le bon équilibre entre politique monétaire accommodante, politique de relance budgétaire et, à plus long terme, les réformes structurelles nécessaires à une croissance durable devraient être au coeur des réflexions sur les efforts attendus de chacun des sept grands pays industrialisés. Les ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales du Japon, pays hôte, des Etats-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Canada ainsi que la directrice générale du FMI, Christine Lagarde et le gouverneur de la Banque centrale européenne Mario Draghi, ont commencé jeudi par écouter à huis clos les analyses de sept économistes renommés.
Réunis à Akiu, une petite station thermale de la région de Sendai dans le nord-est de l’archipel, ils devaient aussi tenter de conjurer une fois pour toutes le spectre d’une “guerre des monnaies” récemment ressuscité par le Japon. Tokyo avait laissé entrevoir la possibilité d’une intervention sur les marchés des changes face à la hausse du yen qui rend son économie moins compétitive.
Dès la veille de l’ouverture de la réunion, le ministre français des Finances Michel Sapin a exclu toute possibilité d’usage par quiconque de l’arme des taux de change pour donner un avantage concurrentiel à son économie, assurant qu’il n’y aurait “pas de guerre des monnaies”. L’évasion fiscale, remise sur le devant de la scène par le scandale des Panama Papers, est aussi à l’agenda. Le G7 compte appuyer la déclaration faite mi-avril par le G20-Finances qui, outre les Sept, rassemble aussi les grands pays émergents. Réuni à Washington, celui-ci avait réaffirmé “l’importance prioritaire accordée à la transparence financière”.
Si aucune déclaration commune sur l’ensemble des points abordés n’est prévue samedi à la clôture de cette réunion, la lutte contre le financement du terrorisme, qui s’est intensifiée depuis les attentats de Paris du 13 novembre, aura elle droit à la publication d’un plan d’action. La situation de la Grèce, absente du programme officiel, devrait s’inviter dans les discussions auxquelles participe le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici.
Le FMI a accentué jeudi sa pression sur les Européens en les exhortant à accorder à la Grèce une “longue” période de grâce sur sa dette et à épargner au pays de nouvelles mesures d’austérité.
avec levif