Les écoles publiques américaines sont sur la voie d’une « reségrégation ». C’est la conclusion d’un rapport de l’administration qui s’émeut des données accumulées au cours d’une étude de deux ans sur le terrain : en quinze ans, le nombre d’écoles publiques dans lesquelles on constate une ségrégation raciale a doublé.
L’Amérique a fait d’énormes progrès en cinquante ans dans la lutte contre la ségrégation raciale, Barack Obama ne cesse de le répéter, mais ce rapport sur le système scolaire est sans doute le contre-exemple.
Ce sont des reportages et des plaintes de parents qui ont poussé les services gouvernementaux à diligenter cet audit approfondi, et les conclusions sont édifiantes.
Dans 15 000 établissements aux Etats-Unis, 75% des enfants, ou plus, sont Afro-Américains ou Hispaniques. Ces écoles sont dans les zones déshéritées et, pour les enfants, c’est un handicap multiple. A la ségrégation s’ajoutent la pauvreté et une éducation de moindre qualité dans le cursus et la gestion des écoles.
Même si cette « reségrégation » est parfois le fait des autorités locales, qui violent des lois votées depuis cinquante ans, il s’agit le plus souvent d’un phénomène social. Les familles blanches qui en ont les moyens envoient leurs enfants dans des écoles privées ou déménagent dans les meilleurs quartiers. L’étude de l’administration préconise un suivi constant des écoles publiques et une attention accrue apportées aux alertes des parents.
Avec imagpress