Au Burkina Faso, il est désormais possible de créer son entreprise sous la forme juridique SARL (Société à responsabilité limitée) avec un capital de 5000 FCFA. Comment et pourquoi ?
La société à responsabilité limitée (SARL) est la forme juridique la plus rencontrée au Burkina Faso. C’est une société de capitaux constituée par voie de souscription d’actions. La responsabilité de chaque associé est limitée à son apport et ses droits sont représentés par des parts sociales. La SARL doit compter deux associés au minimum et le gérant est soumis au contrôle des associés. La SARL peut également être unipersonnelle, ce qui signifie que l’associé unique sera le gérant. Initialement, le capital minimal pour la création d’une SARL était de un million de FCFA. Il est par la suite passé à 100 000 FCFA. Finalement, le 03 mai 2016, un décret présidentiel a ramené ce montant à 5000 FCFA afin de faciliter et d’encourager la création d’entreprises formelles par l’allègement des charges. Le 17 mai 2016, la Maison de l’entreprise a organisé une rencontre pour expliquer les tenants et aboutissants de cette mesure qui s’inscrit en droite ligne de la politique d’améliorations du climat des affaires que le Burkina Faso met en œuvre depuis quelques années. Cet engagement s’est matérialisé par la création de nouvelles structures tels que les Centres de formalités des entreprises, les centres de gestion agréés, les guichets uniques du foncier, les tribunaux du commerce, la réduction du taux d’impôt sur les sociétés, l’adoption de nouvelles dispositions sur le code fiscal et les investissements et le lancement tout récemment du système intégré des guichets unique (SIGU). Toutes ces actions ont eu un impact sur la création des entreprises au Burkina Faso puisque le nombre est passé de 2581 en 2006 à 7564 en 2015 ce qui donne un taux de 193%. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Il y a eu trop de déperditions. De nombreuses entreprises ont mis la clé sous le paillasson quelques temps après leur création. La nouvelle mesure portant le capital à 5000 FCFA devrait permettre de rectifier le tir et d’avoir des entreprises viables et compétitives. Avec cette nouvelle disposition, le Burkina Faso se conforme aux normes OHADA (Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires). Il appartiendra aux acteurs chargés de la mise en œuvre de la mesure d’intensifier les campagnes de communication afin de rassurer les plus sceptiques. Les banques et les institutions financières devront également jouer leur partition dans l’accompagnement des porteurs de projets qui ne manqueront pas de frapper à leurs portes.
avec ecodufaso